Davantage de médecins que prévu qui ont posé plus d'actes qu'anticipé par le ministère de la Santé; la masse des honoraires des médecins est de 400 millions plus élevée que prévu pour les cinq dernières années, a indiqué mercredi le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

«Le 400 millions de dépassements entre 2010 et 2015 était le résultat d'une prévision basée sur des chiffres qui n'étaient pas exacts. C'est le Conseil du Trésor qui nous fournit ces chiffres-là», a-t-il dit.

Soulignant qu'il ne pouvait pas prendre connaissance du rapport du Vérificateur général, rapporté par La Presse, M. Barrette souligne que cet «excédent de dépense» a été utilisé pour des services à la population. «J'imagine que l'on ne s'en plaindra pas. Ce n'est pas des augmentations cachées aux médecins», a soutenu M. Barrette en marge du caucus des députés libéraux en matinée.

Pour lui, ces dépassements ne se traduiront pas dans le futur, les estimations ont fait partie des négociations sur l'étalement de la hausse de 1,2 milliard d'honoraires des médecins sur les sept années au-delà de 2015-2016.

«Je dis depuis longtemps que le problème au Québec n'était pas la quantité de médecins, mais la quantité des actes. Pensez-vous que je vais dire aux médecins: ne travaillez pas plus ?», a-t-il soutenu. Les médecins n'en font toujours «pas assez», souligne-t-il, rappelant l'objectif de la loi 20 adoptée il y a deux semaines d'augmenter le nombre de patients pour les médecins.

Pour la période à venir, «il n'y aura pas d'excédent basé sur une mauvaise prévision, les prévisions seront collées à la réalité», a-t-il dit. Les prévisions seront basées sur des «paramètres prévisibles», par exemple la croissance des effectifs des médecins sera plus proche de 3 % que de 2 comme l'estimation dans le passé. Les contingents dans les facultés de médecine sont connus, pour la croissance des coûts liés à «l'évolution de la pratique». «On va peut-être atteindre 4 % par année», observe le ministre.

Pour les années à venir, lors des discussions sur l'étalement, le Conseil du trésor avait surévalué les montants à déplacer, ce qui impose une correction de 148,5 millions, «parce qu'il y a eu dans les chiffres qu'on nous a fournis une surévaluation de 148 millions», a dit le ministre.