Le nouveau Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a ouvert ses portes au printemps dernier sur le site de l'ancienne gare Glen, à Montréal, mais le réaménagement est loin d'être chose faite.

D'importants travaux à l'Hôpital général de Montréal doivent encore recevoir l'autorisation de Québec, apprend-on en lisant le plus récent rapport de l'accompagnateur spécial du CUSM, Michel Bureau. Et au moins un nouveau pavillon devra être construit au site Glen.

L'achèvement de la modernisation du CUSM prendra donc encore quelques années, confirme la directrice adjointe de la planification des programmes et des services du CUSM, Imma Franco. Et des coûts s'ajouteront aux 2,355 milliards déjà dépensés dans ce projet.

Un hôpital écartelé

En avril dernier, les patients de l'hôpital Royal Victoria ont été transférés au nouvel hôpital, au site Glen. Mais certains services n'y ont pas été déménagés. Actuellement, les activités du CUSM sont réparties dans pas moins de cinq sites différents.

De plus, environ 80 patients sont toujours traités en dialyse à l'ancien hôpital Royal Victoria. Ceux-ci seront orientés vers l'hôpital de Lachine en novembre.

Mme Franco explique que le projet initial de modernisation du CUSM, en 2007, prévoyait deux campus: celui du Glen et celui de la Montagne. Le campus de la Montagne comprenait la rénovation de l'Hôpital général de Montréal pour faire place notamment à une nouvelle urgence, à des salles d'opération plus modernes et à l'ajout d'un pavillon dans la rue Cedar, où devait s'installer l'Institut neurologique de Montréal. Ce projet, et d'autres versions présentées par la suite, a été abandonné en cours de route.

Le bâtiment de la rue Cedar a d'ailleurs été un véritable fiasco, coûtant 27 millions au CUSM.

Dans le rapport de M. Bureau, produit en avril, mais rendu public cet été, on peut lire que «les travaux majeurs prévus» à l'Hôpital général de Montréal «semblent décalés de plusieurs années». «Nous avons mis le projet de l'Hôpital général sur la glace le temps de compléter le [site] Glen», confirme Mme Franco.

L'avenir du Neuro

Au cours des derniers mois, des pourparlers ont eu lieu entre Québec et le CUSM. Tous ont conclu que l'Institut et l'Hôpital neurologique de Montréal, qui se trouvent actuellement sur le site de l'ancien hôpital Royal Victoria, devront finalement être intégrés à la gare Glen. «Il est certain que compte tenu de la taille du Neuro, un nouveau pavillon devra être construit sur le site. Bien entendu, afin d'être le plus efficace et le plus rentable possible, il s'agira d'une extension de la structure existante», affirme la porte-parole du CUSM, Rebecca Burns.

Pour l'instant, impossible de savoir combien coûtera ce projet, car les plans cliniques doivent être terminés, note Mme Franco. Mais le transfert devra se faire d'ici 2020.

Le projet de modernisation de l'Hôpital général de Montréal fait quant à lui l'objet d'une révision. L'établissement devra entre autres rapidement trouver une solution pour accueillir des patients actuellement traités à l'édifice Allan Memorial.

Cet édifice de 70 000 pi2 situé sur le site de l'ancien hôpital Royal Victoria abrite toujours des services ambulatoires en santé mentale. Dans son rapport, M. Baron affirme qu'«un problème important a surgi dernièrement quant à l'utilisation de l'édifice Allan». Québec a accepté de tolérer la présence du CUSM à l'édifice Allan jusqu'en 2017. Mais le CUSM doit présenter un plan pour rapatrier ces services.

Au cabinet du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, on explique que ce changement sera financé «à même les budgets actuels», de l'Hôpital général de Montréal. Mais pour le reste, un projet spécial devra être présenté à Québec. «Il est donc impossible à ce stade-ci de faire des prédictions sur l'échéancier, qui dépendra tant de la portée d'un éventuel projet que de la disponibilité des fonds pour le réaliser», explique l'attachée de presse du ministre, Joanne Beauvais.

Selon elle, ces changements apportés au fil des ans au projet du CUSM ne sont pas anormaux. «Il est dans la nature des choses qu'à mesure qu'un projet se précise, sa portée se précise au contact des contraintes techniques, de l'évolution de la pratique et des disponibilités budgétaires», explique-t-elle.