Le collège des médecins et chirurgiens de l'Alberta adopte une position «conservatrice» sur l'aide médicale à mourir.

L'organisation a dévoilé mercredi un «document de recommandation préliminaire» qui porte sur des enjeux tels que le consentement des patients et le droit de refus des médecins pour des motifs moraux ou religieux.

En février dernier, la Cour suprême du Canada a invalidé la loi interdisant l'aide médicale à mourir aux adultes conscients en souffrance.

Parmi les principes directeurs de sa prise de position, le collège affirme que les médecins devraient se ranger du côté de la prudence en raison de «l'incertitude législative» actuelle.

Les médecins doivent garder leur droit à la liberté de conscience, dit le document, qui soulève aussi leur obligation de ne pas abandonner leurs patients et de ne pas obstruer l'accès aux soins de santé légalement admissibles.

Le registraire du collège, Dr Trevor Theman, souhaite recueillir les réactions des travailleurs de la santé et du public avant de mettre à jour la politique, en décembre.

«Nous pensons que les médecins devraient être conservateurs pour ce qui est d'offrir le service et dans leurs discussions avec leurs parents», a affirmé mercredi M. Theman. L'un des risques pour la profession médicale, pour être bien franc, est de perdre la confiance du public, et la confiance du public sera fragilisée si les médecins ne sont pas très prudents avec cette nouvelle autorité, ce nouveau devoir.»

Plus tôt ce mois-ci, le Collège des médecins du Québec a annoncé le développement d'un guide pour les praticiens qui détaillerait quels médicaments utiliser dans l'aide médicale à mourir. Le Québec a été la première province du Canada à légaliser le suicide assisté pour les patients en pleine possession de leurs moyens intellectuels, et selon des critères stricts.

Partout au Canada, les institutions jonglent avec les diverses facettes délicates du dossier.

L'Association médicale canadienne a énoncé en mai dernier ses principes directeurs et elle recueille les réactions.

L'un des défis, selon le vice-président, Dr Jeff Blackmer, est de trouver le moyen d'assurer au patient l'accès à la procédure tout en respectant le droit du médecin de refuser.

La position de l'association devrait être ferme le mois prochain et présentée au gouvernement fédéral après l'élection du 19 octobre. La Cour suprême a donné à Ottawa une année pour remodeler une loi.

Un autre des défis qui attend les autorités sera de conjuguer autant de propositions qu'il y a de provinces et territoires.

«C'est une grande inquiétude pour nous, a confié M. Blackmer. On ne veut vraiment pas avoir une approche incohérente à travers les différentes provinces.»