Le gouvernement du Manitoba a déposé lundi un projet de loi qui prévoirait d'offrir le programme le plus généreux qui soit au pays pour les travailleurs victimes du trouble de stress post-traumatique.

À l'instar de ce qui se fait déjà en Alberta, le Manitoba reconnaîtrait le trouble de stress post-traumatique comme un accident de travail pour les premiers répondants, comme les pompiers et les policiers, si un professionnel de la santé, à la suite du témoignage de la victime, lie ce stress à un événement survenu au travail.

Le premier ministre Greg Selinger a cependant noté, lundi, que son gouvernement allait un peu plus loin, en étendant cette couverture à tous les travailleurs qui sont déjà admissibles aux indemnités de la Commission des accidents du travail.

La décision du gouvernement néo-démocrate a réjoui plusieurs syndicats de la province. Sandi Mowat, présidente du Syndicat des infirmières du Manitoba, qui compte 12 000 membres, a rappelé que nombre d'entre elles avaient dû se battre contre le système, qui assimile souvent leur trouble à un épuisement professionnel ou à une dépression. Les accidentées du travail doivent ensuite prouver elles-mêmes qu'il s'agit bel et bien d'un trouble lié à l'emploi.

En vertu du projet de loi, le fardeau de la preuve est, pour ainsi dire, renversé: le trouble de stress post-traumatique est d'abord lié à l'emploi par un professionnel de la santé, puis le système gère l'affaire comme un dossier d'accident de travail.

La Commission des accidents du travail ne s'attend pas, par ailleurs, à ce qu'on assiste à une explosion des demandes d'indemnisations - et, partant, à une hausse des cotisations des employeurs. La commission dispose d'une bonne réserve, a assuré son président, Warren Preece.

Le premier ministre soutient même que le traitement diligent des demandes permettra d'offrir plus rapidement de meilleurs soins aux accidentés du travail et ainsi prévenir des problèmes à plus long terme - donc, de réduire les coûts du système.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante ne partage cependant pas cet optimisme. L'organisme patronal admet que le trouble de stress post-traumatique devrait être couvert, mais craint que la nouvelle politique ne se traduise par une hausse marquée des charges sociales des employeurs.