L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a choisi le thème de la contrebande du tabac pour souligner en ce 31 mai la Journée mondiale sans tabac.

Au Québec et au Canada, les groupes de santé reconnaissent la problématique de la contrebande et y travaillent en proposant des mesures aux gouvernements. Mais ils rappellent que la contrebande n'est qu'une facette du tabagisme, et qu'il faut s'attaquer simultanément aux autres problèmes.

Selon la porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, la Dre Geneviève Bois, l'industrie du tabac «instrumentalise» l'enjeu de la contrebande afin de refroidir la volonté politique antitabac et bloquer l'adoption de mesures efficaces de réduction du tabagisme.

La «supposée» préoccupation des cigarettiers à l'égard de la contrebande est décidément suspecte, affirme Mme Bois, notamment à la lumière de la culpabilité avouée des trois principaux fabricants au Canada en lien avec leur implication dans la contrebande dans les années 1990.

Selon Mme Bois, à cette époque, les cigarettiers utilisaient le phénomène de la contrebande pour faire pression sur les gouvernements afin qu'ils baissent les taxes sur le tabac. La baisse radicale des taxes qui en a été le résultat s'est faite aux dépens de la santé publique, ajoute-t-elle.

La décision des gouvernements était malavisée, selon la Coalition, puisqu'en plus de faire augmenter le tabagisme, les baisses de taxes réduisent les revenus gouvernementaux sans pour autant être une méthode efficace de lutte à la contrebande.

La Coalition signale qu'au Québec, la contrebande accaparait jusqu'en 2009 environ le tiers du marché, mais depuis, le marché illicite a progressivement diminué, se situant aujourd'hui à 14%, en dépit de trois hausses de taxes et de la mise en oeuvre de plusieurs nouvelles mesures de contrôle du tabac.