Le ministre de la Santé Gaétan Barrette entend resserrer la loi pour sanctionner sévèrement les cliniques publiques qui font payer aux patients un abonnement pour avoir accès à un médecin plus rapidement.

Cette pratique, exposée par La Presse mardi, lui paraît illégale. Il a demandé que des vérifications soient effectuées. Mais il a également soulevé la possibilité que des médecins aient trouvé une astuce pour contourner la loi.

Chose certaine, soit il colmatera la brèche dans la loi, soit il rendra passible d'amendes plus salées les médecins qui versent dans l'illégalité. Pour arriver à ses fins, il présentera un amendement au projet de loi 20, qui impose aux médecins des quotas de patients.

«On est ici dans l'appât du gain, dans une approche qui est indéfendable en ce qui me concerne si c'est réellement comme c'est présenté», a affirmé Gaétan Barrette lors d'une mêlée de presse, en marge d'une réunion du caucus libéral mardi.

«Si c'est écrit ou proposé aux citoyens « Vous allez avoir un accès rapidement moyennant 1000$ annuel d'abonnement, c'est carrément illégal», a-t-il ajouté. «Si ce n'est pas nominativement ça et qu'en plus c'est une manoeuvre pour passer à côté (de la loi) et aller chercher de l'argent supplémentaire, je vais écrire l'amendement pour que ce soit clair qu'on ne puisse pas passer à côté non plus».

«S'il y a des gens qui s'amusent à constamment inventer des choses pour contourner ce qui est prescrit actuellement, on va faire une règle qui va être sévère en terme légal. Ça peut être des amendes», a-t-il ajouté.

La porte-parole de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), Caroline Dupont, a soutenu que la situation décrite par La Presse est dérogatoire à la Loi sur l'assurance maladie. «Si les gens pensent qu'ils ont eu à débourser pour avoir accès à un médecin plus rapidement, on va les rembourser.» La Presse ajoutait que, jusqu'à présent, la RAMQ n'a jamais donné d'amende aux coops et aux clubs de santé. Elle préfère travailler en collaboration avec les cliniques afin qu'elles se conforment à la loi.

«Je vais être catégorique : dans le régime public, il est illégal, inapproprié, injustifié, amoral de faire payer des frais supplémentaires aux patients pour ouvrir un dossier, pour avoir un accès privilégié. Point à la ligne», a lancé Gaétan Barrette.