Une majorité de Québécois affirme ne pas avoir confiance en la réforme de la santé actuellement proposée et être insatisfaite du travail du ministre Gaétan Barrette, selon un sondage réalisé pour le compte de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

L'enquête réalisée par la firme Crop du 29 avril au 4 mai auprès de 1000 répondants, par le web, a été dévoilée lundi par la CSQ et sa Fédération de la santé au cours d'une rencontre avec la presse.

Plus précisément, 66 % des répondants se sont dits insatisfaits du travail du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, quand on additionne les réponses «assez» et «très» insatisfaits.

De même, 68 % ont dit ne pas avoir confiance en la réforme de la santé prônée par le ministre quand on additionne les réponses «peu» et «pas du tout» confiance. La question évoquait spécifiquement les lois 10 et 20, soit celle qui a aboli les agences régionales de la santé et celle qui vise à accroître l'accès aux médecins en leur imposant des quotas de patients à voir.

«Je pense que les chiffres sont ''parlants''. On assiste actuellement à une réforme de structures, où on n'a pas mis au coeur de cette réforme-là le problème majeur que vit la population, c'est-à-dire l'accès aux soins de santé», a opiné la présidente de la CSQ, Louise Chabot. Or, le projet de loi 20 du ministre Barrette a justement pour but, selon lui, d'accroître l'accès aux médecins en leur demandant de voir un minimum de patients.

D'ailleurs, le sondage démontre que c'est plus de l'accès aux soins de santé que les répondants sont insatisfaits que de la qualité des soins et services reçus.

Infirmières

La CSQ, qui représente notamment 7000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices, retient également de cette enquête le fait que 86 % des répondants se sont dits satisfaits du travail des infirmières et que 81 % ont dit croire que leur charge de travail était trop lourde.

La CSQ, qui négocie présentement le renouvellement des conventions collectives de ses membres, voit donc dans ce sondage des raisons supplémentaires d'améliorer leurs conditions de travail. Elle revendique notamment de mieux encadrer le nombre de patients par infirmière et de s'assurer que les postes vacants soient comblés plutôt que d'imposer du travail en heures supplémentaires. Elle croit aussi qu'il faut rendre la profession plus «attrayante» pour attirer la relève et la conserver en poste.

«Les résultats du sondage démontrent que la population reconnaît cet engagement-là et ce travail-là et l'appuie. Maintenant, je pense que le gouvernement doit comprendre que lui aussi, il doit faire des gestes concrets pour reconnaître cet engagement-là et soutenir le travail au quotidien par l'amélioration des conditions, tant d'exercice que professionnelles, des infirmières et des infirmières auxiliaires dans les milieux de travail», a commenté Claire Montour, présidente de la Fédération de la santé, affiliée à la CSQ.

D'ailleurs, dans le contexte où les médecins s'opposent présentement à l'imposition d'un quota de patients à voir, affirmant que cela nuirait à la qualité des soins et de la relation médecin-patients, 78 % des répondants au sondage approuveraient l'idée d'imposer un nombre maximal de patients aux infirmières - maximal et non minimal.

Le cabinet du ministre Barrette s'est refusé à commenter, affirmant qu'il ne réagit jamais aux sondages.