Le ministre de la Santé a confirmé jeudi une augmentation supérieure à l'inflation du tarif exigé aux personnes qui vivent dans un centre d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD).

La Presse a révélé que Québec envisage une hausse jusqu'à 4% par année. 

Le ministre a répliqué qu'«il n'y aura pas d'augmentation de 4%». Il n'a pas exclu que ce soit 2,5%, 3%, ou 3,5% par exemple. Son cabinet disait à La Presse mercredi que «le scénario à l'étude» prévoit une hausse entre 2% et 4%.

Pour seule précision, Gaétan Barrette a affirmé que l'augmentation sera «légèrement supérieure à l'indexation», qui est de 1,8% cette année. Elle sera en vigueur pendant plusieurs années. Le Conseil des ministres rendra une décision bientôt.

Le tarif actuel s'élève à un maximum de 1789,80 $ par mois pour une chambre individuelle et est indexé chaque année. Plus de 60 % des 37 000 personnes hébergées paient le montant maximal. Les autres assument un coût inférieur, car elles ont de faibles revenus ou occupent une chambre avec deux ou trois lits.

Le ministre Barrette a justifié l'augmentation en s'appuyant sur un rapport du Vérificateur général de 2012.

Le VG recommandait de «revoir et réévaluer périodiquement la contribution des personnes âgées hébergées ainsi que l'ensemble des frais qu'elles assument».

«Outre l'indexation annuelle», de 1,6% en moyenne dans les dernières années, «la contribution demandée à l'usager hébergé en CHSLD ainsi que les règles servant à l'établir n'ont pas été revues depuis plus de 15 ans», ajoute-t-on dans ce rapport.

Le VG souligne qu'en principe, le tarif demandé aux personnes hébergées en CHSLD doit couvrir les frais liés au gîte et au couvert. «Le gouvernement du Québec considère qu'il est juste et raisonnable que la personne hébergée contribue aux frais de son hébergement pour une somme équivalant à ce qu'elle débourserait si son état de santé lui permettait de demeurer à domicile», affirme-t-il.

Or, en 2011, les frais liés au gîte et au couvert se sont élevés à 2147 $ par usager, alors que le tarif maximal exigé était alors de 1665 $. C'est un écart de 482 $ par mois, donc 29 %. Si les 61 % des personnes hébergées qui paient le tarif maximum assumaient le coût réel du gîte et du couvert, l'État récupérerait 111 millions de dollars, a calculé le VG.

Gaétan Barrette a confirmé qu'il y aura un «rattrapage» pour des «raisons d'équité». Ce ne sera toutefois pas à la hauteur suggérée par le VG, a-t-il dit.