«Nous n'avons malheureusement pas été consultés avant cette sortie », déplore le directeur du regroupement des compagnies pharmaceutiques de recherche du Canada, Frédéric Alberro, qui estime qu'avec son annonce de ce matin, Québec « crée un environnement non propice aux investissements en recherche».

Ce matin, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé qu'il espère économiser au moins 40 millions de dollars par année en prescrivant aux assurés du régime public d'assurance médicaments des produits génériques plutôt que d'origine.

La mention «Ne pas substituer», que des médecins accolent à leurs ordonnances au profit des médicaments d'origine, ne sera plus respectée, sauf exception.

En 2013, le recours à la mention «Ne pas substituer» a entraîné un coût supplémentaire que le ministère évalue à 80 millions. Les nouvelles règles annoncées ce matin auront pour effet de réduire la facture de moitié, selon M. Barrette.

Des exceptions sont prévues à la règle. Le médicament d'origine continuera d'être prescrit et remboursé par la RAMQ si des considérations thérapeutiques reconnues et spécifiques à la condition du patient le justifient, par exemple une allergie ou une intolérance.

Pour M. Alberro, le gouvernement «s'immisce» dans la relation médecin-patient avec cette décision.

Le porte-parole de l'Association canadienne du médicament générique, Daniel Charron, salue pour sa part la décision de Québec. «Depuis quelques années, le nombre de mentions «Ne pas substituer» augmentait au Québec sans que l'on ne sache pourquoi. Dans la quasi-totalité des cas, on peut changer le médicament d'origine pour le générique sans problème. On est heureux de cette décision», dit-il.