La rougeole progresse en Ontario, avec la confirmation jeudi d'un cinquième cas à Toronto et d'un autre dans la région du Niagara, ont indiqué les autorités de la santé publique.

Pendant ce temps, au Québec, on attend les résultats de tests de dépistage menés chez huit personnes soupçonnées d'être infectées, dans la région de Lanaudière. Ces personnes sont toutes liées, et l'une d'entre elles aurait contracté la rougeole à l'extérieur de la province, a indiqué la porte-parole de la santé publique Pascale Lamy.

À Toronto, la nouvelle personne infectée avait été vaccinée, mais les autorités rappellent que l'efficacité de la mesure de santé publique est d'environ 95 pour cent. Lundi dernier, le bureau de la santé publique de Toronto avait confirmé le diagnostic de rougeole chez deux adultes et deux enfants, qui n'ont pas voyagé hors du pays récemment. Aucune de ces personnes n'avait été vaccinée.

Par ailleurs, une jeune femme de la région du Niagara, qui n'avait pas été vaccinée non plus contre le virus très contagieux, a été hospitalisée pour des complications de la rougeole, mais elle se remet de la maladie. Les autorités ignorent toujours comment elle a été infectée, mais l'on sait cependant qu'elle n'a pas voyagé récemment à l'extérieur du pays, a indiqué la docteure Valerie Jaeger, médecin-conseil en santé publique pour la région du Niagara.

La femme, dans la jeune vingtaine, a toutefois visité Toronto à deux reprises à la fin du mois de janvier, alors que les quatre premiers cas de rougeole étaient signalés dans la métropole. Les autorités de la santé publique tentent maintenant d'établir des liens entre ces cas, mais le fait que ces signalements sans liens apparents surgissent dans des endroits différents du sud de la province font croire aux autorités que le virus de la rougeole se propage et que d'autres cas sont à craindre.

Les autorités ne pourront déterminer avant le 23 février si le virus a infecté quelqu'un d'autre au Niagara. La période d'incubation de la rougeole est de sept à 21 jours, mais en général, les symptômes apparaissent entre 10 et 14 jours après l'infection originale.

La Direction de la santé publique de l'Ontario a indiqué qu'aucun lien n'avait été établi entre les six cas signalés dans cette province, ce qui laisse croire que des cas non diagnostiqués pourraient se balader actuellement dans la région de Toronto. Des «infections secondaires» sont donc à prévoir, estime la docteure Shelley Deeks, de la santé publique.

Dès qu'un cas de rougeole est signalé, les autorités vérifient si les proches de la personne infectée ont été vaccinés, explique la docteure Valerie Jaeger. Dans le cas contraire, on leur offre le vaccin; si la personne refuse, on lui recommande de s'isoler volontairement pendant 21 jours après son dernier contact avec le malade.

Dans le Niagara, cette procédure a été suivie, mais la docteure Jaeger a refusé de donner plus détails.

Le taux de vaccination contre la rougeole des enfants des écoles élémentaires de la région n'est que de 85 pour cent, insuffisant pour stopper la propagation du virus en cas d'éclosion dans la population, a indiqué la docteure Jaeger. Ce taux doit atteindre 95 pour cent pour assurer l'«immunité collective», selon les épidémiologistes.

Les personnes nées avant 1970 - lorsqu'a débuté la vaccination systématique contre la rougeole - sont présumées avoir déjà été infectées du virus très contagieux. Le Canada a pu ensuite stopper la propagation du virus, à la fin des années 1990. Par conséquent, tous les cas signalés depuis au pays sont «importés» de l'extérieur - par un étranger en visite au Canada ou par un Canadien rentré au pays.