Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, espère engranger des économies considérables en s'attaquant, dès cette année, au coût des médicaments.

«Je suis d'avis qu'il y a des économies à aller chercher dans le médicament et j'ai l'intention en 2015 de poser des gestes pour aller dans ce sens», a déclaré M. Barrette, vendredi en point de presse, en marge d'une commission parlementaire à Québec.

Le ministre a évoqué des économies oscillant entre 600 et 800 millions de dollars par année pour les établissements de santé et les régimes privés et publics d'assurance médicaments, par le biais des achats regroupés.

«Des gens dans mon entourage élargi me font valoir ce genre d'arguments-là. Je n'ai pas de précisions factuelles et formelles pour valider le chiffre, mais pour les gens qui sont informés autour de moi, professionnellement et politiquement, ce sont des fourchettes qui circulent», a-t-il dit.

M. Barrette a confié vouloir étendre le champ des achats regroupés et recentrer la priorité sur le remboursement de médicaments génériques, équivalents, mais moins coûteux que ceux d'origine.

«Il y a deux façons d'intervenir: le premier est de faire en sorte que ce soit le médicament générique qui soit payé de façon prioritaire alors qu'actuellement ce n'est pas le cas. Il y a des actions à prendre de ce côté et j'y réfléchis. Le deuxième secteur d'activités est l'achat de groupe qui est actuellement limité à certains médicaments et qui pourrait être élargi», a-t-il souligné.

À l'heure actuelle, certaines catégories de médicaments font l'objet d'achats regroupés alors que d'autres échappent à ce mode d'acquisition. Le potentiel des achats de groupe n'est donc pas suffisamment exploité, a indiqué le ministre.

«Il y a des achats de groupe pour certaines catégories de médicaments, mais pas pour toutes les catégories. Cela signifie qu'il y a des secteurs en termes de volumes et de dollars où on n'est pas encore intervenu, où on n'a pas tenté d'exploiter le potentiel d'un achat de groupe pour aller chercher des économies, a fait valoir M. Barrette. Je pense qu'on doit le faire dans la situation actuelle non simplement pour le retour à l'équilibre (budgétaire), mais pour l'avenir aussi.»

M. Barrette jongle avec les implications légales de ses visées et affirme ne pas craindre la réaction des compagnies pharmaceutiques qui exercent de fortes pressions sur les coûts. Le gouvernement prendra les moyens qu'il faut, a-t-il laissé entendre.

«Les pharmacies ont une bonne partie du bâton, mais on en a une aussi, il ne faut pas négliger l'énergie qu'un gouvernement et un ministre peuvent mettre dans un dossier», a-t-il signifié.

L'automne dernier, le Québec a joint sa voix aux autres provinces au sein de l'Alliance pancanadienne pharmaceutique pour les achats regroupés dans l'espoir l'alléger la facture des médicaments.