Accusé d'avoir tenu des propos abusifs à caractère sexuel à une patiente et de différents manquements envers huit patientes au cours des dernières années, le Dr Robert Pilorgé, obstétricien-gynécologue de Montréal, voit son droit de pratique partiellement suspendu.

Le spécialiste ne pourra plus pratiquer l'obstétrique tant qu'une décision ne sera pas rendue à propos des neuf chefs d'accusation qui pèsent contre lui.

Selon le syndic du Collège des médecins, les gestes reprochés au Dr Pilorgé sont si graves que le médecin est carrément «un danger pour le public».

En septembre 2013, le Dr Pilorgé aurait notamment tenu des propos abusifs à caractère sexuel à une patiente. Il lui aurait dit que s'il était son mari, il «le ferait deux fois par semaine», en plus de lui pincer les cuisses en lui disant qu'elle avait de «beaux jambons».

Dans sa décision sur la demande de limitation de pratique, rendue le 1er décembre, le Conseil de discipline du Collège des médecins note que ce n'est pas la première fois qu'on reproche au Dr Pilorgé des gestes à caractère sexuel.

En 2009, il a été radié pendant quatre mois pour des gestes commis en 2006. À cette époque, le Dr Pilorgé a «demandé avec insistance et malgré le refus clair et exprès de sa patiente, de baisser sa culotte, en lui demandant à plusieurs reprises où elle désirait être touchée, en lui offrant à plus d'une reprise de lui chatouiller le clitoris et, en dépit de l'opposition marquée de la patiente, en lui touchant à plusieurs reprises les jambes et même un sein», est-il écrit dans le jugement daté de 2009.

Mort d'un foetus

Parmi les autres accusations contre le Dr Pilorgé, on note qu'il aurait commis des manquements dans sa pratique dans le cas de huit patientes, dont plusieurs étaient enceintes.

Pour l'une de ces patientes, «le diagnostic de diabète de grossesse a été manqué, et la patiente a subi des séquelles très graves - mort de son foetus», estime le syndic du Collège des médecins.

Le Dr Pilorgé n'a pas comparu devant le Conseil de discipline du Collège des médecins, mais il a contesté la demande de limitation de sa pratique par écrit. Il a entre autres mentionné que durant la période de 2011 à 2012, il a vu des patientes dans le cadre «d'environ 7000 consultations en obstétrique». Selon lui, «l'imposition d'une limitation provisoire couvrant l'ensemble» de sa pratique «en raison de deux situations isolées [...] paraît hautement déraisonnable».

Le Conseil de discipline est plutôt d'avis que «la protection du public risque d'être compromise» si le Dr Pilorgé «continue d'exercer sa profession dans le domaine de l'obstétrique». Le Conseil a donc limité le droit de pratique en obstétrique du Dr Pilorgé le temps qu'un jugement sur l'ensemble du dossier soit rendu. La date de l'audience n'a pas encore été fixée.