Avec un mois de retard, la compagnie SNC-Lavalin a enfin livré les clés du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), ce matin. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, en a fait l'annonce après une visite des lieux.

Le nouvel hôpital universitaire construit en partenariat public-privé devait être livré le 1er octobre. Mais certains éléments n'étaient pas conformes, comme des ascenseurs, et le CUSM et SNC-Lavalin ne s'entendaient pas sur le niveau de conformité du bâtiment.

Seuls le stationnement et le centre de recherches du CUSM avaient pu être livrés à temps. Aujourd'hui, l'hôpital pour adultes, l'hôpital de Montréal pour enfants et le centre du cancer sont prêts. Ou presque.

C'est donc après un mois de pourparlers et de travaux que le certificateur indépendant a finalement émis le certificat de réception provisoire du site Glen. Certains détails restent tout de même à régler, a reconnu le ministre Barrette.«Il reste du travail à accomplir, et certains différends à régler. Cela dit, le gouvernement du Québec prend acte de la bonne volonté des parties de régler à l'amiable tout ce qui peut l'être d'ici la fin juin, comme le veut l'entente de partenariat», a dit M. Barrette.

Des réclamations de 180 millions

Le directeur général du CUSM, Normand Rinfret, affirme que SNC-Lavalin réclame 180 millions en extras. «On parle d'un projet de 1,3 milliard. C'est normal qu'il y ait des écarts», a-t-il déclaré tout en refusant de divulguer à quel montant le CUSM évalue les extras.

«Nous ne payerons pas pour des montants injustifiés», a pour sa part mentionné le ministre Barrette.

Les deux parties se donnent jusqu'en juin 2015 pour arriver à une entente. Selon M. Rinfret, aucun retard ne sera occasionné et le CUSM déménagera à la cour Glen au printemps comme prévu.

Le ministre Barrette a assuré que les Québécois devraient être «fiers» du CUSM, un hôpital «au niveau de 2014 qui permettra d'offrir des soins de sécurité et de qualité maximales».

SNC-Lavalin avare de commentaires

Présent ce matin, le président de SNC-Lavalin, Robert Card, a livré très peu de commentaires. Il n'a pas voulu commenter le différend qui l'oppose au CUSM. «On se concentre sur la bâtisse et on est fier», a-t-il dit.

Comme le révélait CBC jeudi, SNC-Lavalin négocie-t-elle actuellement avec les autorités en lien avec les accusations de corruption pour obtenir des contrats en Libye, au Bangladesh et au Canada, qui pèsent sur d'anciens dirigeants de la compagnie? M. Card n'a pas voulu commenter la question.

Jeudi, l'entreprise a annoncé une restructuration entrainant l'abolition de 4000 emplois à travers le monde.

Même si plusieurs anciens dirigeants de SNC-Lavalin sont au coeur de différents scandales depuis des mois, l'entreprise SNC-Lavalin n'a pas encore reçu d'accusations criminelles directes. M. Card n'a pas voulu préciser ce matin si l'entreprise prévoit d'autres pertes d'emplois si jamais des accusations criminelles étaient déposées. «Nous avons de bonnes relations avec tous nos partenaires [...] Nous planifions d'aider les Québécois sur le long terme», a-t-il dit.