Les systèmes de santé vont devoir faire face au défi que représente le vieillissement de la population, en particulier dans les pays les plus pauvres, met en garde jeudi l'OMS dans une série d'études publiées dans la prestigieuse revue médicale The Lancet.

En 2020, pour la première fois dans l'histoire, le nombre des personnes âgées de 60 ans et plus dans le monde, soit une personne sur sept, dépassera le nombre des enfants de moins de cinq ans. En 2050, cette population des plus de 60 ans comptera deux milliards de personnes (une personne sur cinq) contre 841 millions aujourd'hui, affirme dans cette étude le département des statistiques de l'Organisation Mondiale de la Santé.

«Le vieillissement dominera l'ordre du jour dans les politiques de santé», a souligné devant la presse à Genève le docteur Sommath Chatterji, coordinateur de l'étude.

«Dans les pays à revenus faibles ou moyens, les services de santé ne sont pas formés pour traiter les personnes âgées», note le docteur Tiers Boerma, directeur du département des statistiques de l'OMS. Il relève que les problèmes de santé de ces personnes sont multiples et chroniques, citant par ordre de causes de décès le cancer, les maladies respiratoires, l'arthrose, les troubles mentaux et neurologiques.

Le nombre des personnes atteintes de démence devrait par exemple passer de 44 millions aujourd'hui à 135 millions en 2050.

Une des solutions sera le développement de la «couverture de santé universelle» que l'OMS préconise, mais celle-ci peut être différente d'un pays à l'autre. «Il n'y a pas de modèle unique», a dit le docteur Boerma.

Toutes les mesures à prendre ne sont pas obligatoirement très onéreuses, par exemple la réduction de la consommation de sel et la politique contre le tabac, ont souligné ces experts.

D'autres mesures pourraient consister à créer des cliniques mobiles pour les populations rurales, étendre la diffusion des vaccins et fournir des conseils de vie saine.