Une association regroupant 1500 cadres du réseau de la santé craint que des établissements créent de nouveaux postes qui seraient ensuite abolis afin de respecter les éventuels quotas de compressions du ministère de la Santé.

Dans une lettre envoyée à ses membres, et que La Presse a obtenue, l'association APER au soutien des cadres en santé et services sociaux appelle à la prudence en ce qui concerne les embauches.

«Nous avons eu écho, à tort ou à raison, que certains établissements embaucheraient actuellement des cadres uniquement pour les inclure dans leur quota de compressions, peut-on lire dans la lettre. Vous devez vous rappeler que tous les nouveaux cadres ainsi nommés sont en période de probation. Le principe de précaution s'applique et l'hésitation a bien meilleur goût! Il s'agit peut-être d'une fausse rumeur, mais nous préférions quand même vous transmettre l'information.»

Me Anne-Marie Chiquette, conseillère juridique à l'association APER, n'était pas en mesure de préciser les établissements qui seraient visés.

L'APER représente principalement des cadres intermédiaires et supérieurs d'hôpitaux de Montréal.

L'embauche suspendue

Joanne Beauvais, attachée de presse au cabinet du ministre de la Santé, rappelle qu'en raison du projet de loi 10, une directive ministérielle suspend l'embauche de directeurs généraux, directeurs généraux adjoints, cadres supérieurs et cadres-conseils.

«Les cadres de proximité, qui supervisent des équipes de soins, ne sont pas visés dans cette directive et, au lendemain de l'adoption éventuelle de la loi 10, leur quotidien ne changera pas», assure Mme Beauvais.

Par ailleurs, les établissements ont tous reçu des cibles de compressions pour leurs cadres supérieurs. «Si la cible est de réduire de 6 postes, embaucher 10 personnes revient à éventuellement couper 16 postes!, met-elle en garde. Les cadres supérieurs embauchés dans la période de gel, s'ils le sont erronément, ne seraient pas reconnus.»