Le Canada dirigera une équipe internationale qui tentera de trouver des moyens de freiner le suicide chez les jeunes de l'Arctique.

Ce mois-ci, huit pays qui possèdent des territoires autour du pôle Nord enverront des chercheurs dans les communautés autochtones de l'Arctique pour étudier la question.

Le coroner en chef du Nunavut avait réclamé une enquête spéciale sur la question en janvier, après qu'il eut rapporté le suicide de 45 personnes en 2013. Il s'agit d'une augmentation par rapport au record enregistré précédemment, qui était de 34.

Le taux de suicide au Nunavut est désormais de 13 fois et demie plus élevé que la moyenne canadienne.

Les chiffres ailleurs dans l'Arctique ne sont guère plus reluisants. En Alaska, les taux de suicide sont trois fois plus élevés que la moyenne des États-Unis. Au Groenland, le gouvernement a recensé en 2010 un suicide par semaine, dans une population de seulement 56 000 habitants.

Les statistiques en Norvège, en Suède et en Finlande sont moins claires, mais elles laissent entrevoir un problème similaire.

Les équipes du Canada, des États-Unis, de la Norvège, de la Suède et de la Finlande ont déjà amorcé leur travail, selon Malcom King, directeur au service des sciences des Instituts de recherche en santé du Canada.

M. King espère que la Russie, qui est aussi touchée par ce problème, se joindra aux autres pays dans cette étude.

Selon lui, les suicides dans le Nord ont des points en commun. Ce sont souvent des jeunes, dans la mi-vingtaine, qui sont déstabilisés par un changement culturel rapide.

«Il est question de la formation de l'identité, de déconnexion avec la communauté. Ce n'est peut-être pas une cause dans la pensée dominante, mais il s'agit certainement d'un fil conducteur chez les autochtones», a-t-il expliqué.

M. King estime que les chercheurs ont déjà identifié des moyens de prévenir le suicide chez les jeunes Inuits.

«Impliquer les jeunes de diverses façons pour qu'ils trouvent eux-mêmes leur chemin vers le bien-être mental est une partie importante des projets. (...) Les bons modèles ont tous témoigné d'une participation active des jeunes», a-t-il souligné.

Par exemple, les jeunes sont invités à produire des films, des photos ou à faire du théâtre.

Le rapport de l'étude devrait être présenté à la prochaine rencontre du Conseil de l'Arctique, en mars.