Une soixantaine de maisons qui hébergent les personnes les plus lourdement handicapées de la province sont menacées de fermer, car Québec envisage de réduire leurs subventions.

«On ne veut pas être alarmistes. Mais si rien ne bouge, on ne pourra pas continuer comme ça pendant deux ans», note Pierre Bélanger, directeur général de la Fondation le Pillier à Laval, qui héberge 60 personnes lourdement handicapées dans 7 ressources intermédiaires.

Hier, La Presse a visité la Maison Québecor à Laval. Neuf résidants, dont plusieurs sont lourdement handicapés, y vivent dans un confort exemplaire. Deux employées sont présentes en tout temps pour s'occuper de cette clientèle aux besoins nombreux.

Depuis la signature de la dernière entente entre le gouvernement et les ressources intermédiaires en 2013, Québec acceptait de continuer de verser une «subvention spéciale» aux établissements accueillant une clientèle lourdement handicapée pour compenser le manque de financement.

Un comité paritaire a été créé pour déterminer si cette prime devait être maintenue. Les conclusions de ce comité sont attendues prochainement. «Mais, au ministère de la Santé, on nous dit qu'on veut couper cette subvention. On parle des gens les plus vulnérables de la société», déplore la présidente de l'Association des ressources intermédiaires d'hébergement du Québec (ARIGH), Joanne Pratte.

Celle-ci explique que dans les ressources recevant des clientèles lourdement handicapées, «s'occuper des patients coûte plus cher que ce qui est versé en subventions». D'où l'importance de la rétribution additionnelle.

À la Fondation le Pillier, il manque 34,73$ par jour par client pour équilibrer le budget. «Notre manque à gagne pour le soutien et l'assistance de nos clients est de 773 354$ par année pour l'ensemble de nos ressources. C'est énorme», note M. Bélanger, qui doit faire des miracles pour boucler son budget.

Michel St-Cyr possède quant à lui trois ressources intermédiaires qui accueillent 15 personnes depuis 10 ans à Montréal. «Sans la rétribution spéciale, on ne pourra pas arriver», dit-il.

M. Bélanger rappelle que depuis 20 ans, le gouvernement ne cesse de réduire les subventions aux ressources intermédiaires. «Je recevais 153$ par jour en 1987. Je suis maintenant à 120$ par jour. Le coût de la vie augmente. Le gouvernement doit faire un choix et dire s'il supporte ou non nos ressources. Ça nous prend des réponses. Et vite», plaide M. Bélanger.

À la recherche de solutions

La responsable des communications de la Fédération québécoise des centres de réadaptation en déficience intellectuelle (FQCRDI-TED), Brigitte Bédard, assure pour sa part qu'aucune décision n'a encore été prise par rapport à l'abolition des rétributions supplémentaires.

«On continue de chercher des solutions. Les travaux se poursuivent avec le ministère de la Santé et il y a toujours une volonté de trouver des solutions», affirme-t-elle.

Dépenses en santé: une facture de plus de 6000$ par Canadien

L'Institut canadien d'information sur la santé a publié ses plus récentes statistiques en matière de dépenses en santé, hier. Aperçu chiffré des principales conclusions.

Les trois principales dépenses

1. Les dépenses hospitalières (63,5 milliards)

2. Les médicaments (33,9 milliards)

3. La rémunération des médecins (33,3 milliards)

Le poste de dépenses qui a connu la plus forte croissance en 2014 est la rémunération des médecins, qui a augmenté de 4,5%.

Provinces où les dépenses par habitant sont les plus élevées

• Terre-Neuve-Labrador (6953$) et Alberta (6783$)

Provinces où les dépenses par habitant sont les plus faibles

• Québec (5616$) et Colombie-Britannique (5865$)