Quelques jours après avoir aboli huit postes de préposés aux bénéficiaires, le Centre de santé et de services sociaux de Laval a annoncé l'abolition d'une centaine de postes, touchant notamment des infirmières auxiliaires, techniciennes ou cliniciennes.

Entre 100 et 200 personnes ont agité des drapeaux et soufflé dans leur trompette en plastique hier midi pour dénoncer les décisions de la direction du CSSS Laval. Ce dernier effectue une «réorganisation des services» dans le but de réduire son budget de 9,7 millions en 2014-2015, à la demande de Québec, en plus de combler un déficit de plus de 2 millions.

Philippe Benoit, directeur des ressources humaines et du développement organisationnel du CSSS Laval, affirme que 73 postes avec titulaires seront abolis ainsi que 41 postes vacants, pour un total de 114 postes.

Marjolaine Aubé, présidente du syndicat CSN du CSSS Laval, compte plutôt 200 postes abolis. «C'est faux», rétorque M. Benoit.

Outre les infirmières à la direction Famille-Enfance-Jeunesse, une quinzaine de préposés aux bénéficiaires, mais aussi des travailleurs sociaux, ergothérapeutes et physiothérapeutes seront visés.

M. Benoit précise également que personne ne perdra son emploi puisque chaque travailleur sera réaffecté à d'autres postes disponibles.

Services compromis?

La direction soutient également que cette réorganisation ne compromettra pas la qualité des soins et services aux patients.

La directrice des soins infirmiers du CSSS a toutefois admis devant la Commission des relations du travail le 4 octobre, alors que la CSN menaçait de déclencher une grève illégale, qu'avec le changement de structure, le service ne sera plus de «surqualité», mais de «qualité».

Isabelle Dumaine, présidente du Syndicat des infirmières, des inhalothérapeutes et des infirmières auxiliaires de Laval, ne voit pas comment la qualité des soins pourrait ne pas être touchée. «On va perdre l'expertise que ces travailleuses avaient développée avec les années dans un service», dit-elle.

«On ne sait même pas où on sera transférées, c'est de la cruauté mentale... On va nous donner des choix et si on refuse, on va nous demander de démissionner!», indique une infirmière clinicienne qui préfère garder l'anonymat par crainte de représailles au moment de la réaffectation.