Une réorganisation s'impose dans le réseau de la santé afin de le rendre plus efficace et, surtout, plus axé sur le patient, selon les conclusions d'une nouvelle étude dont le rapport a été envoyé mercredi au ministre de la Santé Gaétan Barrette.

Un groupe de travail mis sur pied par l'Institut sur la gouvernance (IGOPP) propose plusieurs changements au réseau, dont l'abolition des 18 Agences régionales de santé pour les remplacer par de nouvelles structures, soit 10 Régions de services, qui auraient le mandat de déployer les fonds et les ressources en fonction des besoins sur leur territoire.

Le directeur général de l'Institut sur la gouvernance (IGOPP), Michel Nadeau, déplore que depuis 50 ans, ce soit le ministre de la Santé qui répond de tout au lieu de jouer un rôle de gouvernance et de supervision. Dans son rapport publié mercredi, le groupe constate que les réformes des dernières années n'ont pas donné les fruits espérés et qu'il est temps de décentraliser le système.

Le document mise sur des services coordonnés et accessibles aux patients dans un système décentralisé, composé d'organismes autonomes.

Le Groupe de travail, présidé par Gaston Bédard, qui est le président du conseil du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHU de Québec), a fait un examen des expériences d'autres juridictions en Amérique. Il a notamment constaté que d'autres provinces canadiennes, comme l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique, fonctionnent avec le système qui est proposé.

Ainsi, chaque région de services, dirigée par une équipe de gestionnaires et professionnels, devrait présenter un plan d'ensemble et un budget au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) qui est responsable de leur approbation. Une façon de faire plus efficace, selon Michel Nadeau, que de passer par chaque conseil d'administration d'un hôpital, sans pouvoir réel, selon lui.

Si «le ministre de la Santé doit être le meneur du changement», selon le Groupe de travail, cela ne peut se faire sans impliquer davantage les médecins. M. Nadeau croit que l'heure est venue pour que ce ne soit plus les patients qui aillent au médecin, mais plutôt que les médecins soient déployés en fonction des besoins réels dans chaque région, par exemple en gérontologie ou en pédiatrie.