Plus de 60 % des personnes qui se présentent dans les urgences des hôpitaux du Québec ne sont pas des cas complexes et auraient pu être traités ailleurs. «L'accès aux services de première ligne est encore trop difficile au Québec», estime le Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, qui a présenté ce matin un bilan de la situation des urgences du Québec depuis dix ans.

Chaque année, 3,4 millions de visites aux urgences sont enregistrées. «Sur une population de huit millions d'habitants. C'est bien plus que les autres pays de l'OCDE. C'est préoccupant», estime M. Salois.

Avec une durée moyenne de séjour de 17 heures, les séjours aux urgences sont encore beaucoup trop longs, déplore M. Salois.

Au cours des dix dernières années, le nombre de patients arrivant aux urgences par ambulance a augmenté de 6 %. Et les patients sont de plus en plus âgés. Si rien n'est fait, la situation continuera de se complexifier dans les prochaines années. Pour le Commissaire, différentes solutions doivent être adoptées.

L'accès à la première ligne doit être augmenté, notamment en étendant les heures d'ouverture des cliniques. Des équipes multidisciplinaires doivent être créées pour prendre en charge les patients complexes. Le mode de rémunération des médecins doit aussi être revu pour mieux servir la population.

Dans son rapport, le Commissaire mentionne que ces changements ont été suggérés plusieurs fois au cours des dernières années, mais que beaucoup reste à faire.