Le directeur général intérimaire Michel Fontaine a donné un «un coup de balai» dans la haute direction du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) en décidant d'abolir 26 postes de cadres d'ici le mois de juin.

M. Fontaine dit avoir ainsi réalisé «le gros» du redressement du CHUM en le dotant d'une nouvelle hiérarchie qui devrait faciliter les prises de décision et permettre des économies de 3 millions de dollars par année de façon récurrente.

«On n'a pas touché le terrain, comme les infirmières, les préposés [...] on ne voulait pas viser les services directs», a souligné M. Fontaine en entrevue avec La Presse. Il s'agit plutôt de postes de directeur adjoint, de conseiller et de coordonnateur. 

De vrais changements

Selon le directeur général intérimaire, ces changements n'ont rien de cosmétique, même si, dans les faits, plusieurs personnes visées par les abolitions ont été réaffectées à des postes vacants. Dans d'autres cas, des départs à la retraite ou d'autres postes vacants ne seront pas comblés.

En tout, ce sont environ 36 personnes qui ont été touchées. Mais en comptant les créations de postes de la nouvelle direction, l'organigramme comportera finalement 26 cadres de moins, ce qui représente une diminution de 6% dans la structure d'encadrement. «Il y a assez d'ouvrage pour tout le monde pour être replacé, car il y a beaucoup de départs, on n'est pas un petit établissement», affirme M. Fontaine. Si une personne refuse un poste comparable, cela est considéré comme une démission. Il n'y a donc aucune indemnité de départ à payer, assure le DG intérimaire.

Le futur directeur général, qui sera nommé sous peu - l'appel de candidatures se termine le 2 mai -, devra respecter la nouvelle structure pour au moins trois ans afin d'assurer une certaine stabilité, selon la résolution adoptée par le conseil d'administration le 2 avril dernier.

Ces changements font partie du plan de redressement du directeur intérimaire nommé en décembre dernier par le ministre de la Santé pour corriger les problèmes de gouvernance du centre hospitalier. En 2013, plusieurs médecins du CHUM avaient d'ailleurs dénoncé la multiplication des postes de cadre supérieur au cours des dernières années.

Équilibre budgétaire

M. Fontaine a également pour mandat de ramener le CHUM sur la voie de l'équilibre budgétaire, ce qui devrait être atteint et sera confirmé par le conseil d'administration le 6 mai.

À l'arrivée de M. Fontaine, le CHUM prévoyait un déficit de 17,5 millions. «Si on veut avoir de l'écoute de nos partenaires, qui sont l'Agence de santé et le Ministère, on ne peut pas se présenter avec un déséquilibre budgétaire, souligne M. Fontaine. Quand on a atteint l'équilibre, on peut présenter des dossiers et continuer à développer le CHUM.»

Aucune autre vague d'abolitions n'est prévue d'ici 2016, lorsque les hôpitaux du CHUM emménageront dans les nouveaux locaux.