Le gouvernement fédéral n'en fait pas assez dans sa tentative de renforcer les pouvoirs de la Loi sur les aliments et les drogues, déplorent de nombreux experts en la matière.

S'ils ont applaudi à certaines clauses prévues dans le projet de loi C-17, ils estiment qu'il faudra y inclure d'autres pouvoirs pour assurer la protection de la population.

La loi, présentée au Parlement au début du mois de décembre, accorde au ministre fédéral de la Santé des pouvoirs - demandés depuis fort longtemps -, dans le rappel d'un médicament pour des raisons de sécurité.

Santé Canada doit, pour l'instant, négocier tout rappel avec le fabricant du médicament, ce qui signifie qu'un produit peut rester sur le marché pour un certain temps et ce, même s'il a été étiqueté comme dangereux.

Les chercheurs, qui présentent leur point de vue dans un article publié cette semaine dans le Journal de l'Association médicale canadienne, préféreraient que les amendements proposés permettent au ministre d'agir de son propre chef lorsqu'il a des motifs valables pour croire qu'un médicament peut causer du tort aux Canadiens. Les amendements tels que déposés prévoient plutôt que les rappels peuvent être ordonnés unilatéralement lorsque la preuve démontre la dangerosité d'un produit.

L'auteur principal de l'article, le professeur en droit de la santé de l'université de Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, Matthew Herder, et ses confrères estiment que la loi devrait offrir une plus grande transparence dans les données que les fabricants de médicaments tirent de leurs essais cliniques, effectués dans le cadre du processus menant à la distribution des médicaments sur le marché.

Les États-Unis et l'Europe exigent que ces essais cliniques soient enregistrés, ce que le Canada tarde toujours à faire. Santé Canada dispose d'une banque de données sur les essais cliniques mais affirme qu'il ne s'agit pas d'un registre et qu'il ne contient pas toute l'information sur l'ensemble de ces essais.