Le monopole qui s'installe dans certaines régions du Québec en matière de contrats de ressources intermédiaires pour aînés choque certains observateurs. Pour la CSN, le gouvernement doit agir «avant qu'il n'y ait une commission Charbonneau en santé».

Ressources pour aînés: des promoteurs omniprésents

«Il y a tellement d'argent qui va au privé en santé. Il faut développer des règles pour qu'il n'y ait aucune question sur la façon dont ces contrats sont donnés», affirme le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley.

Pour sa part, Québec solidaire dresse un parallèle entre l'octroi de places en ressources intermédiaires pour personnes âgées et le scandale qui a secoué le milieu des garderies il y a quelques années.

Depuis 2006, le nombre de contrats de ressources intermédiaires (RI) pour aînés est passé de 20 à près de 400 au Québec. Dans un reportage publié hier, La Presse révélait que dans certaines régions, les contrats sont concentrés entre les mains des mêmes entrepreneurs. Certains étant de grands donateurs aux fondations des établissements avec lesquels ils signent des contrats.

Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, n'a jamais caché son intention de poursuivre le développement des RI dans la province. À Montréal seulement, un peu plus de 800 places de ressources intermédiaires doivent encore être développées.

Pour la coporte-parole de Québec solidaire Françoise David, il faut au contraire «mettre un frein à la pratique». Mme David critique fortement le fait que les règles d'octroi de contrats ne soient pas claires, comme le révélait notre reportage. «C'est révoltant d'entendre un des promoteurs avouer candidement que pour obtenir un contrat de RI, «il faut être ami avec les décideurs». Après le scandale des garderies sous les libéraux, sommes-nous en train d'assister au scandale des RI pour aînés avec les péquistes?»

Critique de l'opposition officielle en matière de santé, Yves Bolduc estime pour sa part que le développement des ressources intermédiaires doit se poursuivre, mais «en respectant les règles d'appels d'offres et en respectant les barèmes».

Le ministre Hébert n'a pas rappelé La Presse.