L'introduction de certaines pratiques privées dans le système de santé québécois n'a pas eu les effets espérés selon une note économique de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) publiée mardi.

La réforme du système opérée il y a 10 ans par l'ancien ministre libéral de la Santé, Philippe Couillard, se traduit par plus de personnel-cadre et n'a pas réduit les problèmes de centralisation. Le groupe en conclut que ces initiatives s'avèrent contre-productives.

Le changement de structure amorcé en 2003, ce qui a mené à la création des Agences de la santé et des services sociaux (ASSS) et les Centres de santé et de services sociaux (CSSS) dans l'objectif de réduire les coûts et la bureaucratie du système. Or, les résultats ne sont pas au rendez-vous, conclut l'étude de l'IRIS.

Non parce qu'il s'agissait de mauvaises idées à la base, analyse l'organisme, mais bien parce que certains éléments sont incompatibles avec le système public. Les questions de performances et de compétition entre établissements, et les grilles d'évaluation qui y sont associées, se sont traduites par des pressions supplémentaires sur les employés du réseau de santé.

Guillaume Hébert, l'auteur de la note socio-économique, cite notamment l'implantation de méthodes pour quantifier la performance. Selon ce chercheur, les pratiques adoptées frôlent l'absurde lorsque des firmes sont embauchées pour minuter le personnel soignant avec des chronomètres lors de l'exécution de certaines tâches ou lorsqu'il est décrété que le temps d'accompagnement d'une personne en deuil par un travailleur social est de 14 minutes.

Le rapport suggère qu'en cherchant à surveiller, évaluer et développer des indicateurs de performance, le système de santé a été plongé dans une dynamique qui n'a rien à voir avec l'allégement des structures.