La tourmente qui a frappé le CHUM aura finalement eu raison du président du conseil d'administration, Alain Cousineau. Il a remis sa démission mardi soir au comité exécutif, a appris La Presse.

Les jours de M. Cousineau à la tête du C.A. du CHUM étaient comptés. Au lendemain de la publication du rapport du vérificateur général du Québec blâmant sévèrement l'établissement, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, s'était montré insatisfait des mesures que le C.A. proposait pour redresser la barre.

En décembre, le ministre a nommé le Dr Michel Baron comme accompagnateur au CHUM. Il a notamment le mandat de travailler de concert avec les membres du C.A. pour régler les problèmes de gouvernance qui minent l'établissement.

À la suite du départ précipité du directeur général Christian Paire, qui s'est fait montrer la porte, le ministre a aussi nommé le sous-ministre Michel Fontaine à titre de directeur général intérimaire pour travailler avec le Dr Baron et faire le ménage au CHUM.

Selon nos sources, plusieurs membres du C.A. ont été heurtés par la façon d'intervenir du ministre dans cette affaire, lui qui a critiqué publiquement le conseil d'administration. Il n'avait pas été particulièrement tendre à l'endroit du président et souhaitait son départ, à mots couverts.

En décembre, M. Cousineau avait pourtant affirmé qu'il n'entendait pas démissionner, lui qui en était à la moitié de son mandat. Joint cette semaine par La Presse, il s'est refusé à tout commentaire.

Pendant plusieurs mois, le CHUM s'est retrouvé sur la sellette après des révélations concernant des nominations douteuses, des problèmes de gouvernance et une rémunération trop élevée, notamment pour l'ancien directeur général Christian Paire.

Un rapport de l'Agence de santé de Montréal et une enquête du vérificateur général du Québec ont ensuite confirmé ces problèmes, de même que le climat tendu et le déficit budgétaire important qui menace le CHUM. En outre, des primes ont été versées sans autorisation à des cadres et la structure organisationnelle est à revoir.

Les membres du C.A. auraient dû être plus proactifs pour régler ces problèmes, notent les rapports.

Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, la démission de M. Cousineau sera effective le 14 février. Le CHUM a toutefois refusé de confirmer quoi que ce soit. Ce sera à l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, en collaboration avec le Ministère, de nommer un successeur. Cela pourrait se faire rapidement, avant le prochain C.A. du 25 février.