Le déficit anticipé du Centre hospitalier de l'Université de Montréal a grimpé à 17,8 millions de dollars, forçant le conseil d'administration à approuver des mesures de redressement immédiates dans l'espoir d'atteindre l'équilibre budgétaire au 31 mars.

Réunis en assemblée hier soir, les membres du C.A. ont convenu de revoir la «structure organisationnelle». Ainsi, l'«ampleur des postes à la direction» sera revue, des dépenses administratives seront réduites, le volume de patients traités dans certains secteurs cliniques - à déterminer - sera révisé à la baisse, les dépenses de recherches seront réduites de 500 000$ et des travaux d'aménagement seront reportés.

Une obligation

Le CHUM récupérera également la totalité des revenus provenant des stationnements, alors que ces sommes vont généralement dans les coffres de la fondation.

L'équilibre budgétaire n'est pas un choix, mais une obligation, a rappelé le directeur général par intérim, Michel Fontaine, en soulignant que c'est la condition à remplir pour avoir une oreille attentive de la part du ministère de la Santé ou de l'Agence.

«Au CHUM, on avait une prévision déficitaire assez importante et on a proposé des solutions pour cette année qui sont de nature non récurrente», a-t-il déclaré.

Poaur éviter une situation aussi précaire dans les années à venir, des mesures seront proposées au prochain C.A., en février.

M. Fontaine, un sous-ministre spécialisé dans le financement, la coordination et le budget, a été mandaté en décembre dernier par le ministre de la Santé, Réjean Hébert, pour assurer l'intérim à la suite du départ du directeur général, Christian Paire, en pleine tourmente.

Un plan d'action

Le rapport du vérificateur général du Québec, déposé en novembre dernier, a révélé des problèmes de gouvernance, une rémunération excédentaire, des nominations non conformes et un processus d'attribution de contrats de gré à gré qui ne respectait pas les règles.

Dans cette foulée, le ministre a exigé un plan d'action de la part du C.A. qu'il a clairement mis sous surveillance en nommant un accompagnateur, le Dr Michel Baron.

En décembre, le déficit anticipé du CHUM atteignait déjà 13 millions, ce qui avait fait dire au ministre Hébert qu'il s'agissait d'une «dérive au niveau de la gestion, et c'est inacceptable».