Rénover une maison centenaire peut présenter son lot de défis, mais dans certains cas, un danger plus important se dissimule derrière des murs.

Ce fut le cas à Saint-Eustache, dans les Laurentides, où une dizaine de personnes ont souffert d'une infection s'apparentant à une pneumonie après le retrait d'un mur de briques extérieur dans le cadre de rénovations de la maison.

L'éclosion, survenue en mai, a été rapportée jeudi dans un rapport hebdomadaire de l'agence américaine de la prévention et du contrôle des maladies - le U.S. Centers for Disease Control and Prevention.

Quatorze personnes - incluant des travailleurs, des résidants de la maison et des voisins - ont développé des symptômes de histoplasmose, une maladie fongique émanant des excréments de chauves-souris et d'espèces d'oiseaux. Deux des travailleurs ont été hospitalisés et l'Agence de la santé et des services sociaux des Laurentides a été appelée à intervenir.

Le docteur Jean-Luc Grenier, consultant à l'Agence et coauteur du rapport, a indiqué que l'alerte avait été sonnée par un médecin de famille ayant eu à traiter deux des patients concernés.

La maison à deux niveaux appartenait à un couple marié vivant au rez-de-chaussée et louant l'étage à deux locataires. Le couple avait décidé de rénover car les murs de brique extérieurs se fissuraient et risquaient de s'écrouler.

Selon M. Grenier, des chauves-souris avaient probablement été en mesure de vivre entre les briques et les murs intérieurs.

Au fil des ans, les excréments de chauves-souris contenant des spores de histoplasmose se seraient incrustés à l'intérieur des murs, a-t-il soutenu. Le retrait des briques aurait dégagé des nuages de poussières contenant ces particules, par la suite respirées par quiconque se trouvant à proximité.

M. Grenier a indiqué que l'enquête avait déterminé que 30 personnes avaient été exposées aux particules. Quartorze d'entre eux ont souffert de symptômes de histoplasmose, qui incluent de fortes fièvres, de la toux, des douleurs thoraciques et un manque de souffle.

Les briques, d'abord transportées ailleurs pour être recyclées, ont été mises sous terre, et de fortes pluies, sur une période de quelques jours sur le site des rénovations, auraient évacué toutes particules restantes, a affirmé M. Grenier.

Tous les gens touchés ont retrouvé un état normal, et aucun n'a eu besoin de traitement avec des médicaments antifongiques. Dans de rares cas, l'histoplasmose peut être fatale.