Santé Canada a approuvé récemment une forme générique de l'oxycodone au moment où les autorités américaines pressaient leurs homologues canadiens d'interdire un tel type de puissant antidouleur, en faisant notamment valoir le fort risque de développer une dépendance.

Le feu vert à Ranbaxy, le plus important groupe pharmaceutique en Inde, a été donné peu après que Gil Kerlikowske, directeur du bureau des politiques sur les médicaments à la Maison-Blanche - l'Office of Drug Control Policy -, eut rappelé à la ministre de la Santé, Rona Ambrose, les dangers associés aux formes génériques de l'opioïde.

Les États-Unis ont interdit l'oxycodone générique en raison de la facilité pour les adeptes de renifler ou s'injecter la substance. Les États-Unis affirment être aux prises avec une épidémie d'abus d'antidouleur qui causerait la mort de dizaines de milliers de personnes chaque année.

Les États-Unis ont exhorté le Canada à interdire l'oxycodone générique, citant des études montrant que les types créant le plus de dépendance migraient au sud de la frontière.

Les deux pays font des progrès dans la lutte à la dépendance à l'oxycodone, a écrit M. Kerlikowske à Mme Ambrose le 8 novembre, mais «davantage peut être fait pour prévenir le mauvais usage et le détournement des produits génériques de l'oxycodone, qui demeurent disponibles sur les marchés canadiens dans une forme écrasable».

Il a été impossible de savoir, auprès du bureau de M. Kerlikowske ou d'un porte-parole de la ministre, si Mme Ambrose a répondu à la lettre.

Mais un porte-parole de M. Kerlikowske a affirmé que les États-Unis et le Canada avaient compté sur une relation «productive» sur cet enjeu, et a dit espérer qu'il en soit ainsi avec la nouvelle ministre, Mme Ambrose.

Mme Ambrose a été nommée ministre de la Santé en juillet dernier. Concernant l'oxycodone, sa prédécesseure, Leona Aglukkaq, avait appelé les provinces à corriger le tir si nécessaire.