Une nouvelle étude fédérale présente les premières estimations du taux de Canadiens infectés par les hépatites B et C, mais ces chiffres sont bien en-dessous de la réalité, soutiennent des experts.

Les chiffres, publiés mercredi par Statistique Canada, sont tirés de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé, qui comprenait un volet d'analyse sanguine des participants.

L'étude révèle que 0,4 pour cent des participants souffraient de l'hépatite B, et 0,5 pour cent de l'hépatite C. La moitié des gens qui étaient infectés par l'hépatite B ont affirmé qu'ils l'ignoraient. Cette proportion grimpe à 70 pour cent pour ceux qui ont l'hépatite C.

Des experts avaient prévenu que le Canada ferait face à une crise sans précédent à cause de l'hépatite C non détectée et non traitée dans la génération des baby boomers, qui provoquera une poussée des cancers et des insuffisances du foie.

Le président du conseil de la Fondation canadienne du foie, Morris Sherman, croit que ces estimations sont néfastes car elles sont faussement rassurantes sur l'étendue du problème.

Bien que l'enquête signale 138 600 Canadiens ayant l'hépatite C, le site Internet de Statistique Canada dénombre près de 300 000 cas diagnostiqués, remarque M. Sherman, hépatologue à l'Hôpital général de Toronto.

Pour mieux refléter la réalité, l'enquête devrait s'attarder davantage à certains groupes de la population, comme les toxicomanes, les itinérants, les Autochtones, les prisonniers ou les immigrants de certaines régions du monde, qui sont habituellement peu enclins à participer à ce genre d'étude, affirme Mel Krajden, expert en hépatite C en Colombie-Britannique.