Ce n'est pas tout de trouver un médecin de famille, encore faut-il être en mesure de le voir rapidement quand c'est nécessaire. C'est le coup de barre que veut donner la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

La FMOQ a déposé hier le rapport d'un groupe de travail formé de médecins cliniciens qui s'est penché, au cours des derniers mois, sur l'accessibilité aux soins de première ligne.

Il en ressort deux recommandations principales pour faire en sorte que les Québécois puissent consulter plus facilement un médecin de famille.

La Fédération propose que les médecins qui pratiquent dans une clinique médicale, que ce soit un groupe de médecine de famille (GMF) ou non, réservent au moins trois plages horaires par jour pour certains de leurs patients qui ont besoin d'une consultation urgente.

De cette façon, la FMOQ espère que les Québécois qui ont actuellement un médecin de famille pourront le consulter dans un délai de trois jours lorsque c'est nécessaire, au lieu de se tourner vers une clinique sans rendez-vous.

L'autre recommandation touche les patients qui n'ont pas de médecin de famille. Les Québécois pourront se tourner vers les «unités d'accès populationnel» afin de voir un omnipraticien dans un délai de 24 heures.

Les patients n'attendront pas plus de deux heures sur place. Les omnipraticiens auront accès à des plateaux techniques pour que leurs patients puissent passer des examens et des investigations plus poussés si nécessaire, souhaite la FMOQ.

«Prêts à en faire plus»

«C'est une proposition qui est ambitieuse, mais les médecins de famille sont prêts à faire les choses différemment, ils sont prêts à en faire plus», croit le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.

Il se dit persuadé que les médecins voudront collaborer, pourvu que le gouvernement participe également, notamment avec l'ajout de personnel.

Dans les cliniques, les médecins pourraient ainsi compter sur les services d'une infirmière une demi-journée par semaine par tranche de 1000 patients.

La création d'une cinquantaine d'unités d'accès populationnel nécessitera également un investissement de 15 millions. L'autre moitié de la centaine d'unités escomptées pourra voir le jour dans les installations déjà existantes.

Quant à la rémunération supplémentaire des médecins, cela devrait pouvoir se régler avec les ententes actuelles, estime le Dr Godin.

«On sait qu'il y a probablement 500 000 à 600 000 patients qui se présentent à la salle d'urgence annuellement qui ont des conditions mineures et qui pourraient être vus dans un autre endroit», fait-il valoir.

Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, accueille les propositions avec ouverture. «On fait le même diagnostic. On va regarder si le traitement qu'on propose peut s'harmoniser. Je vais regarder leurs propositions avec beaucoup d'intérêt. On va les examiner en termes budgétaires évidemment», a déclaré M. Hébert, en précisant qu'il souhaite travailler de concert avec la FMOQ.

- Avec Tommy Chouinard