Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a confirmé, ce matin, sa volonté de mettre en place un guichet unique pour diriger les couples qui cherchent à avoir des services de procréation assistée en priorité vers les hôpitaux et en cas de débordement, vers les cliniques privées.

«Je crois qu'un guichet s'impose, d'une part, pour faciliter l'accès. Les femmes pourront s'adresser à un seul endroit pour avoir accès au programme. Deuxièmement, ça va nous assurer qu'on utilise le public à sa pleine capacité d'abord et ensuite le privé en complément», a déclaré le Dr Hébert, qui était de passage à l'hôpital Sainte-Justine à Montréal pour inaugurer le nouveau centre de procréation assistée, qui a réalisé sa première fécondation in vitro il y a quelques semaines.

À l'heure actuelle, les parents qui veulent avoir recours à des traitements de fertilité peuvent aller dans des cliniques privées où le service est aussi couvert par le régime public d'assurance maladie.

Or, on remarque que la rémunération de plusieurs gynécologues a véritablement explosé depuis l'entrée en vigueur du programme en 2010. Radio-Canada a rapporté que la rémunération de79 gynécologues atteignaient 971 063 $ annuellement, soit plus du double qu'en 2010 pour la majorité d'entre eux. (Les frais de bureau sont compris dans la rémunération). La raison est simple, plusieurs gynécologues ont décidé de migrer au privé où ils font un grand volume de fécondation in vitro. Puisqu'ils sont rémunérés à l'acte, ils empochent plus d'argent. Les gynécologues qui pratiquent à l'hôpital doivent accomplir un nombre plus varié de tâches (accouchements, suivi) et doivent assumer des gardes.

«Lorsqu'on fait une annonce comme celle d'aujourd'hui,  ça veut dire que l'accessibilité est augmentée d'autant. On va pouvoir rééquilibrer le système vers une majorité de la procréation assistée réalisée dans le public», a déclaré le ministre Hébert.

Le ministère de la Santé est en train d'évaluer la faisabilité et le coût de la mise en oeuvre d'un guichet unique. Il se penche aussi sur la mise en place d'un registre central pour documenter les résultats des grossesses, car pour l'instant, il ne disposerait d'aucun chiffre exact sur la procédure.

Le ministre Hébert a aussi demandé la mise en place d'une commission publique afin de réévaluer le programme de procréation assistée. Lancé à l'été 2010, il suscite la critique en raison de son coût élevé. En deux ans, près de 120 millions ont été dépensés pour la réalisation d'environ 15 000 cycles de fécondation in vitro.

La Fédération des médecins spécialistes du Québec a été pris part au débat en suggérant que seuls les couples qui souffrent d'un problème d'infertilité médicalement avéré soient couverts par le régime public d'assurance maladie, ce qui exclurait du programme les femmes célibataires, les femmes d'un certain âge et les couples homosexuels qui n'ont pas de problèmes physiques.

Lorsqu'il aura atteint sa vitesse de croisière, le service de procréation assistée de l'hôpital Sainte-Justine pourra réaliser 800 fécondations in vitro par année. On y réalisera aussi le prélèvement des ovaires chez les adolescentes et jeunes femmes atteintes de cancer.

Les centres de procréation assistée au CHU de Québec et au CHU de Sherbrooke sont les prochains à être ouverts.