Le ministre de l'Agriculture, Gerry Ritz, a déclaré vendredi que l'organisme qui supervise la salubrité alimentaire au Canada prévoit imposer une réglementation plus sévère pour contrer la menace de la bactérie E. coli dans les abattoirs.

Il a indiqué que l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) mènera des tests plus approfondis dans les établissements inspectés par le gouvernement fédéral qui manipulent des viandes crues.

Les tests augmenteront entre les mois d'avril et octobre, en pleine saison des barbecues.

Les usines d'empaquetage des viandes devront aussi fournir sur demande de l'information sur la distribution et la production dans un format standardisé.

M. Ritz a expliqué que cette mesure servira à accélérer le suivi de produits lors d'enquêtes et de rappels.

En point de presse, le ministre a précisé que les mesures donnaient «plus d'outils, plus de surveillance et qu'elles donnent plus de pouvoirs de réglementation à l'ACIA».

Les usines qui produisent des coupes de viandes attendries, comme des biftecks ou des rôtis, devront inclure une étiquette sur les produits indiquant qu'il s'agit de la viande attendrie, ainsi que des instructions de cuisson pour les consommateurs.

Les mesures ne s'appliqueront qu'aux usines sous réglementation fédérale, mais Santé Canada prévoit également proposer des mesures d'étiquetage plus larges qui forceraient l'identification de viande attendrie dans tous les commerces de détail.

Cette mesure est en place sur une base volontaire depuis l'an dernier.

Par ailleurs, l'ACIA entreprendra sous peu une révision, d'une durée de deux ans, de la réglementation des aliments pour s'assurer que celle-ci corresponde à la Loi sur la salubrité des aliments au Canada qui est entrée en vigueur l'an dernier.

M. Ritz a affirmé que l'agence consultera les consommateurs et des intervenants de l'industrie.

«Le Canada jouit d'un système de salubrité des aliments de premier ordre et notre gouvernement est déterminé à prendre des mesures pour l'améliorer davantage», a déclaré le ministre.

La nouvelle loi a été adoptée après que les autorités eurent ordonné un rappel massif de boeuf d'une usine albertaine en septembre dernier en raison de préoccupations au sujet de contamination à l'E. coli.

L'abattoir de l'entreprise XL Foods, de la ville de Brooks, a dû cesser ses activités pendant environ un mois lorsque de l'E. coli a été retrouvé dans de la viande qui y avait été traitée.

«Personne ne veut voir se répéter un rappel massif comme d'autres qui ont eu lieu au pays, a dit le ministre Ritz. Est-ce que je peux garantir qu'il n'y en aura plus? Non. Toute personne qui vous dira cela ment. (...) Mais nous allons prendre toutes les précautions possibles.»