Ignorant encore si le directeur général du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), Christian Paire, entend solliciter un deuxième mandat, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, prévient que ses conditions seront revues à la baisse advenant le cas.

Pour le ministre, il est clair que son salaire est trop élevé. «Le salaire qui a été négocié pour M. Paire dépassait les balises qu'on se donne habituellement pour rémunérer le directeur général», a déclaré M. Hébert.

Il réagissait ainsi à une nouvelle dévoilée par La Presse hier, révélant que le Conseil du trésor a demandé l'abolition d'une «allocation d'attraction» d'un maximum de 101 000 $, versée annuellement à M. Paire.

Le ministre a refusé de commenter les performances de M. Paire, laissant ce soin au conseil d'administration du CHUM.

Pas d'évaluations

Le ministre a toutefois reçu la confirmation que le travail de M. Paire n'a fait l'objet d'aucune évaluation depuis son entrée en fonction, il y a quatre ans. Cette évaluation doit pourtant être faite de façon annuelle dans tous les établissements.

Un comité a été mandaté par le C.A. du CHUM à ce sujet, a pour sa part expliqué le président du conseil d'administration, Alain Cousineau.

«L'évaluation est en cours», a-t-il indiqué. Un rapport sera fait au Conseil d'administration. M. Cousineau a affirmé qu'il n'y en a pas eu l'an dernier puisque les membres du C.A. étaient nouvellement élus, mais qu'il «y en a eu une année antérieure».

Selon ce que La Presse a appris, la rémunération de Christian Paire atteindrait 350 000$. Ce montant inclut une allocation d'attraction, dont le montant varie chaque année, une bonification parce qu'il est à la tête d'un établissement universitaire et une prime de disponibilité pour être disponible en tout temps.

En plus de la rémunération provenant du CHUM, Christian Paire a aussi obtenu un montant forfaitaire en 2010 et 2011 se chiffrant à 80 000 $ en vertu d'une entente avec l'Université de Montréal. De cette somme, 30 000 $ proviendraient de la fondation du CHUM. Cette entente a été abolie à la fin de l'année 2011, lorsqu'il s'est avéré que M. Paire n'avait pas effectué de travail en retour.

«M. Paire n'a jamais reçu de montant de la fondation», a soutenu hier la directrice de cabinet de M. Paire, Irène Marcheterre.

Avec la collaboration d'Ivanoh Demers et Tommy Chouinard