La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) demande aux travailleurs de lui déclarer chaque accident de travail, contrairement aux indications reçues par certains employés de Walmart, à qui on a suggéré de régler ces problèmes à l'interne.

Samedi, un journaliste de La Presse qui a infiltré pendant trois mois le géant du commerce de détail, a rapporté qu'un patron avait ouvertement demandé à des employés de ne pas se tourner vers la CSST s'ils se blessaient au travail.

«Venez nous voir, on va vous trouver des tâches légères le temps de récupérer de votre blessure», a affirmé un cadre lors d'une formation. Les coûts liés à la déclaration d'un accident de travail peuvent être très élevés pour l'entreprise, a-t-il ajouté, et ces sommes seront retranchées du boni collectif versé aux employés.

Rien ne permet toutefois d'affirmer que cette pratique est répandue partout dans l'entreprise. Walmart Canada se défend d'ailleurs en affirmant que de telles déclarations ne correspondent pas à ses politiques.

Signaler chaque accident

Sans vouloir commenter le cas de Walmart en particulier, un porte-parole de la CSST a souligné à La Presse qu'il était extrêmement important de déclarer chaque blessure.

«Il faut le signaler à la CSST, parce que même une blessure anodine peut causer d'autres problèmes. Si le premier événement n'a pas été signalé, ça va être difficile d'indemniser, a indiqué Jacques Nadeau, responsable des communications de l'organisation. Dire aux employés de ne pas le faire, c'est sûr que ça va à l'encontre d'un principe de base.»

Un problème réglé à l'interne ne permet pas toujours de bien diagnostiquer la blessure subie et de s'assurer que les nouvelles tâches ne l'aggravent pas, a ajouté M. Nadeau.

La déclaration des accidents de travail permet aussi à la CSST d'améliorer la sécurité des autres travailleurs en «s'assurant que ces accidents ne se reproduisent pas», a expliqué M. Nadeau au téléphone. «S'il y a des correctifs à apporter ou des dangers à éliminer», la CSST doit le savoir.

La dernière campagne de publicité de la CSST, lancée au cours des dernières semaines, demande justement aux employés de «parler» des problèmes de sécurité au travail.