Une entente majeure est sur le point d'être conclue pour mettre fin au recours collectif contre le CHSLD Saint-Charles-Borromée afin de compenser des résidants pour les mauvais traitements subis dans les années 1990 et 2000, a appris La Presse. Les dédommagements pourraient s'élever à plusieurs millions de dollars.

De 500 à 600 victimes de maltraitance - leurs héritiers dans le cas de celles qui sont mortes - sont concernées. Le recours collectif a déjà été évalué à 10 millions, voire davantage.

L'une des sources consultées par La Presse, proche du dossier, a avancé que les parties se sont entendues et qu'une annonce sera faite demain. Joint en soirée hier, l'avocat qui représente les résidants, Jean-Pierre Ménard, a affirmé qu' «on est près d'une entente», qu'il n'y a plus que «quelques ficelles à attacher». Il a confirmé que jusqu'à 600 personnes sont visées. Il s'est fait prudent, disant ne pas vouloir compromettre la conclusion d'un recours collectif autorisé il y a plus de 13 ans. Ce recours avait été lancé par le groupe Handicap-Vie-Dignité contre le centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) Saint-Charles-Borromée, aujourd'hui appelé CHSLD Centre-Ville de Montréal.

Ce dossier a pris de l'ampleur en novembre 2003 lorsque La Presse a publié un reportage sur les mauvais traitements subis par une femme handicapée de 51 ans, souffrant d'un traumatisme crânien après avoir été renversée par une automobile à l'âge de 18 ans. Des employés avaient tenu envers elle des propos violents et menaçants. Par exemple, deux préposés lui faisaient croire qu'un maniaque sexuel se masturbait en la regardant par la fenêtre. Les soeurs de la patiente les avaient enregistrés à leur insu.

Le ministère de la Santé et la Commission des droits de la personne avaient déclenché des enquêtes. Le directeur général du CHSLD, Léon Lafleur, s'est suicidé quelques jours après la diffusion des enregistrements.