Malgré différentes concessions accordées au cours des derniers jours par le gouvernement péquiste, l'Association des centres de traitement des dépendances (ACTP) demeure «préoccupée».

Son directeur général, Vincent Marcoux, avait une nouvelle rencontre hier en fin d'après-midi avec le cabinet de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais.

L'ACTP s'oppose à ce qu'on limite la durée d'un séjour payé en désintoxication pour un prestataire de l'aide sociale. Durant cette période, ces individus reçoivent aussi l'allocation spéciale mensuelle de 129$. «On ne pourra jamais être d'accord avec ça», lance M. Marcoux. Dans son avant-projet de règlement, Mme Maltais voulait limiter cette durée à 90 jours. Elle propose maintenant une limite de 183 jours échelonnés sur un maximum de deux séjours. Autre modification, selon ce que rapporte M. Marcoux: cette limite pourrait être dépassée, à condition qu'un évaluateur externe du ministère de la Santé et des Services sociaux atteste qu'il s'agit d'un cas lourd pour lequel un séjour prolongé est nécessaire. «On leur a expliqué que si une personne frappe à notre porte et a besoin d'aide, on va la prendre tout de suite même s'il s'agit d'un troisième séjour. On ne l'abandonnera pas en attendant une évaluation», rapporte M. Marcoux.

Le cabinet de Mme Maltais lui a promis qu'on «n'échapperait personne». «On nous a dit que l'évaluation se ferait en moins de 20 jours et qu'en l'attendant, le séjour serait couvert», explique-t-il.

L'ACTP se dit néanmoins «sceptique». M. Marcoux attend de lire le compte rendu écrit de sa rencontre pour s'assurer qu'il a compris la même chose que ses interlocuteurs. Il prévoit convoquer ses membres en assemblée le 9 avril. Il craint surtout que les mesures promises ne se matérialisent pas à cause de la «lourdeur administrative». «Les centres locaux d'emploi semblent souvent avoir de la difficulté à savoir quoi faire», conclut-il.