Les difficultés budgétaires du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) plongent ses infirmières dans une période de bouleversements importants. La direction vient de supprimer 80 postes d'infirmière et prépare un plan pour tenter d'épargner 1,4 million, notamment en diminuant le nombre d'infirmières-chefs, de cadres et d'infirmières-éducatrices. Éliminées dans les années 80, les infirmières auxiliaires, qui coûtent beaucoup moins cher que leurs collègues formées au cégep ou à l'université, feront de nouveau leur entrée au CUSM.

Ces mesures font partie d'un plan de compressions déployé dans les six hôpitaux du CUSM, qui vise à retrancher 40 millions des dépenses de l'hôpital afin d'éviter le pire déficit jamais enregistré au Québec dans un établissement de santé.

La Presse a consulté le mandat donné le 15 mars par la direction au comité qui se penche sur la main-d'oeuvre infirmière. On peut y lire qu'il devra trouver une façon d'introduire 20% d'infirmières auxiliaires (qui détiennent un diplôme d'études professionnelles) dans sa main-d'oeuvre d'ici le juin 2015.

En entrevue avec La Presse, la directrice des ressources humaines du CUSM, Joanne Brodeur, a affirmé que cette cible venait d'être abandonnée. Mme Brodeur explique que le grand nombre d'infirmières bachelières a toujours été une grande fierté pour l'hôpital universitaire anglophone, mais que l'établissement doit composer avec des restrictions budgétaires. Le CUSM remplacera d'abord les infirmières qui partent à la retraite par des auxiliaires et les embauchera dans les postes vacants.

Le syndicat inquiet

Line Larocque, présidente du syndicat des infirmières, craint que ces changements aient un impact sur la qualité des soins. «Est-ce qu'il y aura assez de nouvelles infirmières auxiliaires qui vont sortir de l'école en même temps? Considérant que les auxiliaires peuvent légalement faire moins de tâches, est-ce que ça va rajouter plus de travail aux autres infirmières? Qui va les former? Je comprends que la direction a le fusil sur la tempe, mais on est très inquiets.»