Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, entend refermer la porte au privé que Philippe Couillard avait largement ouverte avant de démissionner du gouvernement Charest, en juin 2008.

Dans l'une de ses dernières décisions à titre de ministre de la Santé, M. Couillard, nouveau chef du Parti libéral, a ajouté 53 interventions à la liste des opérations que peuvent faire les cliniques privées. «Je compte refermer ces brèches-là le plus rapidement possible», a affirmé Réjean Hébert, hier. «Nous allons, de façon progressive, reprendre dans le public un certain nombre d'interventions diagnostiques et thérapeutiques.» L'opération se fera «sur un horizon de quelques années».

La loi 33, adoptée en 2006 pour répondre au jugement Chaoulli, «ne sera pas nécessairement abrogée, mais on va faire en sorte qu'on puisse limiter le recours au privé, et que, lorsqu'il y a recours au privé, que ce soit financé par l'État», a précisé M. Hébert.

Le ministre veut encadrer davantage les services donnés par les cliniques privées. «Je veux enlever les frais accessoires», par exemple dans le cas de la coloscopie. «Ce sera ça, notre stratégie: même si on fait appel au réseau privé, qu'il n'y ait pas de frais supplémentaires et que ce soit couvert par un financement public», a expliqué le ministre.