Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est parvenu à déposer hier son plan de retour à l'équilibre budgétaire tel que l'avait exigé le gouvernement du Québec afin d'éviter le gouffre financier. Pour l'instant, la direction de l'hôpital refuse de préciser si elle est parvenue à atteindre l'objectif de compressions de 50 millions de dollars fixé par Québec.

Au cours des prochaines semaines, le ministère de la Santé évaluera le plan du CUSM pour s'assurer que la qualité des soins ne sera pas touchée par les coupes. Si le plan est jugé insatisfaisant, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, pourrait confier des «pouvoirs additionnels» à l'accompagnateur spécial nommé pour aider l'établissement à redresser ses finances, a affirmé Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la Santé, sans toutefois employer le mot «tutelle».

Un rapport alarmant

La cible de réduction de dépenses de 50 millions a été établie à la suite du dépôt du rapport Baron, un exercice de vérification qui a révélé que l'établissement pourrait se retrouver avec un déficit de 115 millions en 2012-2013, du jamais vu dans l'histoire du Québec.

Ce dérapage aurait notamment été causé par une augmentation injustifiable des heures rémunérées par rapport à la quantité de soins prodigués. Le CUSM paierait l'équivalent de 500 personnes additionnelles à temps complet comparativement à 2009. Le rapport Baron fait également état de transactions immobilières à perte et d'un manque à recevoir de la Fondation de l'hôpital Royal Victoria. Notons qu'en 2011-2012, le CUSM avait déjà enregistré un déficit de 20,3 millions.

L'hôpital devait normalement déposer son plan de retour à l'équilibre budgétaire le 22 février dernier. Mais à la date butoir, l'hôpital n'avait ciblé que 28 millions en compressions. Le Ministère a alors accordé une prolongation jusqu'à hier.

Selon le directeur des communications du CUSM, Richard Fahey, le plan transmis au ministre fait quelques centaines de pages. Il devrait être rendu public la semaine prochaine.