Les taux d'obésité au Canada atteignent des sommets historiques, particulièrement dans certaines régions, affirment des chercheurs qui ont «cartographié» les variations pour illustrer jusqu'à quel point le tour de taille des Canadiens a changé avec le temps.

Au total, au moins le quart des adultes présentent un indice de masse corporelle de 30 ou plus, ce qui fait d'eux des obèses, conclut une étude portant un regard détaillé sur les taux d'obésité au pays, y compris avec des «cartes de l'obésité».

Au dire de la principale auteure, Carolyn Gotay, de la School of Population and Public Health à l'Université de la Colombie-Britannique, l'analyse démontre qu'il n'y a jamais eu autant de Canadiens obèses: en moyenne, le quart, voire le tiers d'entre eux le sont, en fonction de la région où ils vivent.

L'Atlantique, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest ont présenté le plus haut taux d'obésité entre 2000 et 2011, soit plus de 30% de la population.

La Colombie-Britannique est la province la plus «mince», mais l'obésité y a malgré tout augmenté, passant de moins de 20% à près de 25. Au Québec, ce taux est demeuré stable, autour de 24%. Selon Mme Gotay, cartographier les taux d'obésité régionaux offre plus d'une décennie de données facilement utilisables par les chercheurs, les législateurs et le public pour identifier les endroits où des investissements sont nécessaires afin de combattre l'«épidémie».

Les effets de l'obésité entraînent d'ailleurs d'importantes dépenses: en 2008, l'obésité aurait ainsi coûté 4,6 milliards $ à l'économie nationale, en hausse d'environ 20% depuis l'an 2000.

Le fait d'être obèse peut causer des maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers, dont celui du sein, de la prostate, du côlon ou du pancréas.

Les deux territoires et les provinces de l'Atlantique montrés du doigt sont aux prises avec d'importants problèmes de santé liés à leur haut taux d'obésité, précise l'expert en obésité Mark Tremblay.

Ces régions du pays écopent d'ailleurs d'une mauvaise note en termes d'investissements par habitant au chapitre de la promotion de modes de vie sains, alors que la Colombie-Britannique et le Québec sont en tête du palmarès.