La protectrice du citoyen se penchera sur l'accueil d'une patiente koweïtienne au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) en échange de 200 000$, a affirmé hier son bureau.

L'opération, réalisée en catimini à la fin de 2011, a soulevé la controverse depuis que La Presse en a révélé les détails vendredi dernier.

«Elle va vérifier cette situation, notamment en entrant en contact avec la Régie de l'assurance maladie du Québec», a précisé Joanne Trudel, directrice des communications au bureau de la protectrice du citoyen, en entrevue avec La Presse.

La patiente a été transportée du Moyen-Orient vers Montréal pour y subir une opération. Elle a été hospitalisée pendant près d'un mois, notamment en raison de complications.

Vendredi, la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, a elle-même dénoncé la situation.

La décision de l'hôpital pourrait avoir eu des impacts sur les patients québécois et s'appuie sur une «directive qui a été conçue pour préserver l'usurpation du régime universel» de santé, a dénoncé Mme Saint-Germain sur les ondes de Radio-Canada. «La situation qui est décrite ne correspond pas du tout aux directives.»

L'hôpital, pour sa part, plaide que l'opération a été réalisée par compassion et avec l'autorisation du ministre de la Santé de l'époque. L'hospitalisation de cette femme n'aurait eu aucun impact sur le reste de la clientèle, assure l'hôpital, car la salle d'opération et la chambre utilisées étaient fermées, faute de financement.

Le bureau du Protecteur du citoyen relève de l'Assemblée nationale plutôt que du gouvernement, comme celui du Vérificateur général. Ce lien lui permet de juger plus librement des décisions des ministères et des institutions publiques, a expliqué Joanne Trudel en entrevue téléphonique.

Dans le domaine de la santé, en plus de recueillir les plaintes de citoyens mécontents des services qu'ils ont reçus, la protectrice du citoyen peut aussi «intervenir de sa propre initiative», a précisé Mme Trudel. C'est le cas dans ce dossier.