Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) prie le gouvernement du Québec de reconnaître les 16 500 heures que son personnel devra travailler cette année en vue de planifier l'ouverture du futur méga-hôpital.

En 2010, le gouvernement du Québec a adopté la loi 100, qui vise le retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014.

Cette loi exige un effort de réduction des dépenses dans les ministères et organismes publics. Québec demande ainsi aux hôpitaux de couper 10% de leurs dépenses administratives ainsi qu'un certain nombre d'heures travaillées par le personnel dans l'appareil administratif.

Le hic, c'est que le CHUM ne pense pas être en mesure de diminuer le nombre d'heures travaillées comme l'exige la loi cette année. Elle n'y est pas parvenue l'an dernier non plus.

«C'est sûr qu'il y a des gens qui ne seraient pas là si on n'avait pas le nouveau CHUM, donc c'est ce décalage-là que l'on tente de faire reconnaître», a expliqué mardi soir le directeur des ressources humaines du CHUM, Pierre-Albert Coubat, en marge d'une séance du conseil d'administration.

Dépenses administratives

Ce dernier a toutefois affirmé que le centre hospitalier était parvenu à réduire 10% de ses dépenses administratives en 2009-2010 et en 2011-2012, ce qui représente 4,8 millions de dollars par année.

L'hôpital est aussi en voie d'atteindre l'objectif de réduction de 4,8 millions cette année, en plus d'un effort supplémentaire de 0,9 million demandé après le dépôt du premier budget Marceau.

«On ne sera pas en déficit en 2012-2013 parce qu'on fait des coupes dans plusieurs services administratifs, comme dans les services techniques, les archives, l'hygiène et la salubrité et chez les secrétaires qui travaillent à la direction, pour ne citer que quelques exemples. On respecte la loi 100 au niveau du budget, mais pas au niveau des heures travaillées. On veut maintenant que le gouvernement reconnaisse le poids de la transformation du CHUM sur nos structures.»

M. Coubat a fait sa présentation devant le conseil d'administration du CHUM dans le contexte où la multiplication du nombre de cadres dans l'établissement de l'hôpital défraie la chronique.

Comme le révélait récemment La Presse, le comité de vérification du CHUM se penchera sur des allégations concernant la gouvernance de l'établissement, notamment la multiplication des postes de direction.

Lundi, l'hôpital a révélé que le nombre de cadres au CHUM est passé de 335 à 359 depuis 2007. Selon le CHUM, une grande partie de ces postes ont récemment été créés en vue de l'ouverture du nouveau CHUM, en 2016.

M. Coubat a cru bon de préciser hier que durant cette période, le volume d'activité a augmenté depuis d'un peu plus de 8% au CHUM. Il jure par ailleurs que les soins aux patients n'ont jamais souffert des compressions financières dans l'appareil administratif.