L'Hôpital général juif devra se défendre devant les tribunaux. Une entreprise exige près de 1 million de dollars pour des factures impayées et des dépenses supplémentaires engagées à la suite de travaux réalisés pour la construction d'un nouveau pavillon de l'hôpital.

Une poursuite a été intentée à la Cour supérieure du Québec le 27 décembre dernier, a appris La Presse.

Un avis d'hypothèque légale d'une valeur de 840 081,39$ a aussi été publié sur les différents bâtiments de l'hôpital.

La partie demanderesse est le Groupe Vespo. L'entreprise a été mandatée pour réaliser les travaux d'excavation et de soutènement nécessaires à la construction d'un tunnel et à la réfection d'un stationnement aux abords du pavillon de soins intensifs actuellement en construction, le Pavillon K.

Neuf mois de retard

Les travaux devaient s'échelonner du 4 juillet au 4 novembre 2011, selon la requête. Or, ils ont finalement été achevés le 10 août 2012, affirme la partie demanderesse. C'est neuf mois plus tard que la date prévue.

Le Groupe Vespo soutient que les retards dans la réalisation des travaux ont entraîné des dépenses supplémentaires de l'ordre de 330 000$. Ces retards sont imputables à l'Hôpital général juif, qui n'a pas fourni en temps opportun les renseignements requis pour la réalisation des travaux, affirme l'entreprise dans le document de cour.

La partie demanderesse explique qu'elle n'a pas obtenu les plans nécessaires au démarrage des travaux à la date prévue. Il en est de même pour le plan d'implantation (arpentage) et divers renseignements comme l'emplacement, le diamètre et l'âge d'une conduite d'eau sous pression qui devait être soutenue pendant l'exécution des travaux d'excavation.

La découverte d'une dalle de béton sous la conduite d'eau a aussi retardé les travaux. L'hôpital a en effet tardé à fournir de nouvelles instructions concernant la suite des choses, selon le Groupe Vespo.

«Tous les délais susdits étaient causés uniquement par l'inaction de la défenderesse [Hôpital général juif], par son refus ou sa négligence de prendre des décisions et de donner des instructions», peut-on lire dans le document.

En outre, le Groupe Vespo affirme que l'hôpital n'a pas respecté ses obligations de paiement. L'entreprise réclame pour 403 000$ de factures impayées.

Interrogé à ce sujet par La Presse, Glenn J. Nashen, directeur des affaires publiques et communications de l'Hôpital général juif, a fait savoir que des retards sont normaux dans ce type de projet.

«Avec un projet d'une telle envergure, près de 400 millions, nous ne nous attendons pas à ce que tout se déroule sans imprévu. Cependant, notre objectif principal continue d'être de livrer le projet à temps en respectant le budget, ce que nous sommes en voie de réaliser», a-t-il indiqué.

Plus tôt cette semaine, La Presse a révélé que l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a mandaté un comité de vérificateurs externes pour faire la lumière sur la gestion financière de l'Hôpital général juif. Le déficit atteint 24 millions, soit 18 millions de plus que la cible autorisée. Le rapport sera rendu public plus tard cet hiver.