Un jeune pharmacien employé du CHUM depuis 2009 sera accusé d'y avoir volé des stupéfiants, d'avoir abusé de substances psychotropes et d'avoir refusé de se plier à un test de dépistage.

Marc-André Sauriol devra comparaître devant le conseil de discipline de l'Ordre des pharmaciens du Québec dans une semaine. Le syndic de l'organisation tentera de le faire radier, du moins pour la durée du processus.

En entrevue téléphonique, la porte-parole du CHUM a assuré qu'aucun patient n'avait souffert des conséquences des gestes présumés du pharmacien.

L'hôpital l'a suspendu à partir du jour où on a constaté les vols, a affirmé Sylvie Robitaille, responsable des communications du CHUM. Depuis, «il est retiré de ses fonctions temporairement», a-t-elle affirmé.

M. Sauriol n'a pas le droit de pratiquer au moins jusqu'à l'audience de la semaine prochaine.

Il n'a pas été possible de savoir si les substances psychotropes dont on l'accuse d'avoir abusé sont celles qu'il aurait dérobées à l'hôpital.

En plus des trois accusations liées aux stupéfiants, Marc-André Sauriol sera aussi accusé d'avoir «transmis de fausses informations relatives à des expériences d'emploi», possiblement lors de son embauche.

Ouvrir l'oeil

Au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), on a mis au point des systèmes sophistiqués pour s'assurer qu'aucun médicament ne disparaisse dans la nature, a expliqué Sylvie Robitaille.

«On a des protocoles qui font en sorte que les stupéfiants font l'objet d'une traçabilité très rapide», a-t-elle ajouté. Selon elle, il serait virtuellement impossible de s'approprier un tel médicament.

L'hôpital compte aussi sur «l'importante vigilance des professionnels entre eux» pour assurer l'intégrité de ces substances.

Les médicaments que Marc-André Sauriol est accusé d'avoir dérobés entrent dans la catégorie des stupéfiants. Il s'agit d'une liste limitée qui comprend, entre autres choses, les dérivés de l'opium, du cannabis, de la coca et de la morphine.

Il n'a pas été possible de joindre M. Sauriol pour obtenir ses commentaires. Son avocate, Me Josée Lavallée, se trouvait hors du pays lorsque La Presse a tenté de prendre contact avec elle.

La page Twitter du jeune homme présente une photo de l'entrée d'un camp de concentration de l'Allemagne nazie comme fond d'écran. Sur un autre réseau social, il a publié la photographie d'un crâne humain serti de diamants.