Les quelque 2500 ambulanciers en grève de la CSN attendent une contre-proposition du ministre de la Santé, Réjean Hébert, lors de la reprise des négociations mercredi. «On est rendu à cette étape-là. Ça prend du concret», lance Réjean Leclerc, porte-parole du syndicat.

La CSN représente 60% des ambulanciers. Aucune rencontre n'est encore prévue avec la FTQ, l'autre grand syndicat qui les représente. Les demandes de la FTQ diffèrent essentiellement quant au régime de retraite aux responsabilités additionnelles souhaitées. «Il y a deux tables de négociations. Ça ne facilite pas notre travail», dit M. Hébert.

Le ministre manifeste une ouverture prudente. «Nous avons une marge de manoeuvre, qui est toutefois restreinte à cause des finances publiques. Mais notre équipe a un mandat, approuvé par le Conseil du trésor.»

La question de la hausse salariale semble toutefois réglée. M. Leclerc se dit d'accord avec le principe du ministre Hébert, qui ne veut pas accorder plus aux ambulanciers que ce qu'ont déjà obtenu d'autres employés du secteur de la santé (infirmiers, préposés), soit 9,5% échelonné sur cinq années.

Le différend est ailleurs. Il existe 16 échelons salariaux. La CSN veut éliminer des échelons inférieurs. Elle veut aussi bonifier le régime de retraite. Le régime actuel est hybride. Seules les prestations de l'employeur sont déterminées. Le syndicat voudrait que l'État y cotise davantage.

Les ambulanciers n'ont pas de contrat de travail depuis 2010. Une entente de principe avait été conclue l'année dernière. Malgré la recommandation de leur comité de négociation, les syndiqués l'avaient rejetée à l'automne.

La CSN a fait une nouvelle proposition en décembre. On y éliminait les deux échelons inférieurs. Le salaire horaire de base serait passé de 17,83 $ à près de 19 $. Le gouvernement a rejeté cette proposition. Une grève a été déclenchée le 24 décembre. Les moyens de pression se sont intensifiés dans les derniers jours.

La grève survient durant la période la plus occupée de l'année pour les urgences. Les ambulanciers, qui doivent respecter la Loi sur les services essentiels, ont notamment cessé de prévenir les hôpitaux quand ils amènent une personne qui n'est pas dans un état critique. «Cela a un impact sur l'administration, pas sur les soins, de rassurer le ministre. Ce sont des mesures tatillonnes qui respectent la loi». Un porte-parole du réseau du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHU) déclarait toutefois la semaine dernière que ces moyens de pression pouvaient augmenter l'attente dans la Capitale-Nationale.

Même si le ministre affirme qu'il y a «urgence de trouver une entente», il prévient qu'il faudra «plus attendre quelques semaines que quelques jours». «Il y a des calculs actuariels à faire pour les régimes deretraite, ça ne se règle pas facilement», dit M. Hébert.