Direction pôle Sud, continent antarctique, pour un médecin de l'Institut de cardiologie de Montréal. Accompagné d'un greffé du coeur, le Dr Michel White profite de ce voyage de ski pour sensibiliser la population au don d'organes.

L'heure est aux derniers préparatifs pour le cardiologue, puisque la grande envolée est prévue pour ce dimanche soir. Il sera aux côtés de Dale Shippam, un greffé du coeur, ainsi que de Heather Ross et de Diego Del Gado, deux médecins torontois.

«Dépendamment des conditions météo, nous allons prendre un vol nolisé vers le continent antarctique le 4 janvier au soir, explique le Dr White, dans une entrevue accordée à La Presse. Nous serons héliportés vers le 89e parallèle.»

Le groupe skiera ensuite jusqu'au 90e parallèle, soit le dernier degré de latitude, qui mène directement au pôle Sud. Une distance de près de 200 km que le Montréalais et ses compagnons comptent parcourir en 10 jours.

«Ça équivaut grosso modo à une vingtaine de kilomètres par jour, 6 à 9 heures de ski par jour, avec un traîneau de 40 kg derrière nous!», s'exclame-t-il.

Campagne de sensibilisation

En réalité, il s'agit de la sixième expédition pour Michel White. Ses rêves de voyages ont commencé au début des années 2000, lorsqu'il traitait Sylvain Bédard, lui aussi un greffé du coeur. En 2003, les deux hommes sont partis à la conquête du mont Blanc, dans les Alpes françaises.

«Sylvain Bédard était tellement malade qu'on aurait pu le perdre trois fois, se remémore le Dr White. Le voir avec moi sur le mont Blanc après avoir été si malade, ç'a été un émerveillement.»

Depuis cette odyssée, le médecin s'est promis de mener d'autres transplantés au sommet des plus hautes montagnes du monde. Après des excursions en Bolivie et au Népal, le cardiologue a réussi à amener Dale Shippam jusqu'au pôle Nord, en avril 2010. Et s'ils arrivent à atteindre le pôle Sud en janvier, une nouvelle page d'histoire s'écrira puisqu'aucun greffé du coeur n'a encore parcouru les deux pôles.

«Ces explorations ont permis de faire la promotion du don d'organes, ajoute le médecin et aventurier. C'est une belle carte de visite pour dire aux gens que le don d'organes ne permet pas seulement de sauver des vies, mais de faire aussi des choses grandioses.»

Et même s'il se trouve en haut d'une montagne, Michel White n'arrête pas de travailler pour autant. En effet, lors de ces traversées, il amasse le plus d'information possible sur l'adaptation des greffés, qui font face à des conditions météorologiques difficiles (soit des vents de 150 km/h et une température extérieure de - 50 °C). Le tout est ensuite minutieusement étudié dans les laboratoires de l'Institut de cardiologie de Montréal.

«Même si l'on a vécu de grandes épreuves physiques, nous pouvons réhabiliter notre corps, soutient le Dr White. L'exercice physique est un puissant médicament et il faut y avoir recours.»

Pour suivre le voyage du Dr Michel White et de Dale Shippam, visitez le https://polarexplorerssouthpole2013.blogspot.com