Le père de l'assurance maladie, Claude Castonguay, affirme qu'il «ne reconnaît plus son enfant». Préoccupé par la performance du système de santé public, l'ex-ministre libéral a lancé, hier, un livre dans lequel il présente 13 propositions pour améliorer l'efficacité du réseau. Ce «plan de redressement» permettrait de hausser la productivité du système de 10% et donc de dégager plus de 30 millions de dollars par année, estime-t-il.

De 2003 à 2012, les sommes investies dans le réseau de la santé sont passées de 18 à 31 milliards de dollars. «Malgré les milliards engagés, la situation n'a guère progressé en ce qui a trait à l'accessibilité et à la qualité des soins», a-t-il dénoncé lors du lancement de son livre, intitulé Santé: l'heure des choix.

C'est pourquoi il privilégie la réorganisation du réseau plutôt que l'injection d'argent frais. Il croit par exemple que les agences de santé et de services sociaux devraient être abolies, sauf peut-être à Montréal, où il faut coordonner les soins sur un plus vaste territoire.

M. Castonguay prône aussi une réforme de la rémunération des médecins, qui continueraient d'être payés à l'acte, mais aussi en fonction du nombre de patients pris en charge. Il estime par ailleurs que les infirmières devraient pouvoir prescrire plus de médicaments et accomplir plus de tâches.

Soins à domicile et médecine familiale

Il pense que le gouvernement doit miser sur les soins à domicile et les groupes de médecine familiale.

Dans son ouvrage de 200 pages, l'ancien ministre libéral n'aborde pas la question du rôle du secteur privé dans les services médicaux. «Ce sont deux questions que je trouve distinctes et, dès qu'on parle du système privé, immédiatement, on s'engage dans un débat qui détourne l'attention de ce qui est selon moi l'enjeu principal, c'est-à-dire le financement de notre système public de santé et d'assurer son avenir», a-t-il déclaré dès l'ouverture de la conférence de presse qui soulignait le lancement de son livre.

M. Castonguay a par ailleurs précisé qu'il avait terminé la rédaction de son ouvrage au début de l'été, soit avant le début de la dernière campagne électorale provinciale. Il soutient que les propositions qui ressemblent à celles mises de l'avant par les partis ne sont que pure coïncidence et qu'il n'a pas rédigé un ouvrage partisan.