En réaction aux doutes soulevés récemment sur certains contrats touchant la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), des syndicats représentant 10 000 travailleurs de la santé lanceront ce matin une campagne pour demander plus de transparence et moins de participation du secteur privé dans les projets d'hôpitaux universitaires.

La campagne doit être lancée ce matin sur le thème «Le ver est dans la pomme» par les syndicats affiliés à la CSN au sein du CUSM et du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).

«Les pratiques dénoncées actuellement dans le secteur de la construction pourraient bien se répéter si les autorités persistent à laisser au secteur privé le contrôle de l'entretien et de la gestion des deux futurs centres hospitaliers», affirme un document préparatoire de la campagne, que La Presse a obtenu.

Les syndicats soutiennent qu'ils ont du mal à obtenir de l'information sur certaines modalités des partenariats public-privé (PPP) qui régissent la constructiond es deux hôpitaux. Ils craignent qu'on leur cache des renseignements qui profiteraient à certains intérêts privés.

«Les conseils d'administration des établissements devraient être un lieu pour examiner ce genre d'enjeux, croit la CSN. Malheureusement, très souvent, on y fait peu de place pour les syndicats, sinon pas du tout dans le cas du CUSM», ajoute le document de campagne.

Les syndicats tenteront de démontrer que le secteur privé gagne en importance dans le domaine de la santé et que l'impact n'est pas positif pour la population. Ils tenteront d'utiliser les déboires du CUSM à cette fin.

La Presse a révélé récemment que d'anciens dirigeants de SNC-Lavalin sont soupçonnés d'avoir fait des paiements douteux de 22 millions de dollars pour obtenir le gigantesque contrat de construction et de gestion du CUSM.

Selon nos sources, l'escouade Marteau enquête sur l'ex-directeur général de l'établissement, le Dr Arthur Porter, pour tenter de déterminer s'il a pu être la porte d'entrée de SNC-Lavalin au CUSM. Le Dr Porter est aussi mêlé à un scandale aux îles Turks et Caicos, où un projet hospitalier auquel il est mêlé avec des associés a été comparé par un candidat au poste de premier ministre à un «énorme et complexe stratagème frauduleux».