Tous les cas d'objets douteux dans les aliments peuvent être prévenus, selon Sylvain Charlebois, de l'Université de Guelph, en Ontario. «Il est certain que tout cela peut être évité avec l'achat de technologies qui permettent de mieux détecter la présence de corps étrangers», indique le spécialiste de la sécurité alimentaire.

M. Charlebois a visité récemment l'usine du groupe Ippolito, où ont été emballés des épinards dans lesquels une souris a été trouvée (voir texte ci-dessus). «L'entreprise s'est ajustée en achetant de la nouvelle machinerie de l'Ohio, indique le professeur. Quand on inspecte l'ensemble de la chaîne de production, on est convaincus qu'il est pratiquement impossible de voir un corps étranger y entrer. Tout est inspecté par des ordinateurs très perfectionnés, pas par des employés. C'est vraiment impressionnant.»

Bien sûr, cela a un prix. «Nous avons investi de 3 à 4 millions dans du nouvel équipement au cours des dernières années, confirme Steve Dimen, directeur général de l'expansion du groupe Ippolito. Cela a amélioré la manipulation du produit et nous a gardés à jour en matière de salubrité des aliments.»

Grâce au dollar fort

Grand avantage: la vigueur du dollar permet aux transformateurs canadiens d'acheter ces technologies à moindre coût. «Depuis un an ou deux, ils le réalisent et passent à l'action», note M. Charlebois.

Kraft, qui a produit la Dairy Milk dans laquelle une dent a été découverte, a aussi agi. «Ce cas nous a donné l'occasion de réviser nos protocoles de qualité, indique Stephanie Minna Cass, porte-parole de Kraft Canada. Depuis, nous n'avons eu aucun événement similaire.»

Quant à elle, Global Egg affirme que son enquête interne démontre que la pièce de plastique trouvée dans un Timatin ne provient pas de son usine. «Nous faisons toujours des vérifications très strictes», assure Noelle Foot, directrice des ressources humaines, de la santé et de la sécurité chez Global Egg.

Quelques erreurs - dues aux humains ou à des bris d'équipement - surviendront toujours. «Ça va continuer d'arriver, reconnaît M. Charlebois, mais de moins en moins souvent.»