Comme promis en campagne électorale, le ministre Réjean Hébert compte mettre en place une politique nationale de soins et de services à domicile, dont le point central sera une assurance autonomie qui sera instaurée d'ici deux ans.

Il s'agira d'un fonds à l'image de l'assurance-emploi, qui permettra à l'État de verser une allocation aux aînés et aux proches aidants pour des soins à domicile ou en hébergement.

Avec cette assurance, estime le Dr Hébert, qui est gériatre de profession, le controversé Programme 68 n'aura plus sa raison d'être. Ce programme imposé aux hôpitaux consiste à placer les patients en évaluation dans des centres le temps de déterminer leurs besoins.

«L'assurance autonomie va faire en sorte qu'on n'aura plus besoin de ce type de programme. La plupart du temps, et dans tous les pays où c'est utilisé, la personne veut rester à la maison, de sorte que la pression sur les maisons d'hébergement est moins forte et que les lits deviennent disponibles pour ceux qui n'ont pas d'autre option. On aura toujours besoin des centres d'hébergement et de soins de longue durée, des ressources intermédiaires aussi, mais actuellement, il y a des gens en hébergement qui préféreraient rester à domicile.»

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Liste d'attente sur le web

Le nouveau ministre de la Santé n'a pas l'intention de détricoter tout ce que son prédécesseur Yves Bolduc a réalisé, notamment pour améliorer l'accès aux opérations d'un jour. Il entend mettre en ligne prochainement un site web (déjà prêt, selon l'ancien ministre) sur lequel sera diffusée la liste d'attente des chirurgiens. Il veut aussi rapatrier les échographies dans le secteur public, une négociation déjà amorcée avec les spécialistes avant les élections. Et il entend poursuivre dans la même veine avec des projets-pilotes, dont le programme de dépistage provincial du cancer colorectal.

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Prévention: vers une politique provinciale

Le ministre Hébert va laisser sa collègue Véronique Hivon, ministre de la Santé publique et de la Protection de la jeunesse, en dévoiler les détails, mais il a aussi annoncé que son gouvernement veut créer une «politique provinciale de prévention». Elle engloberait la prévention des maladies chroniques et du cancer, mais pourrait aussi marquer le retour de la participation des infirmières dans les milieux scolaires.